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"J'étais arrivé en enfer, j'y suis resté deux semaines" : des soldats israéliens racontent à RTL l'enfer de Gaza en 2014

RTL a pu rencontrer d’anciens soldats de l'armée israélienne, qui ont combattu dans le passé, dans l’enclave palestinienne. Ils racontent l'enfer de Gaza.

Des soldats israéliens près de Gaza, le jeudi 12 octobre
Crédit : YURI CORTEZ / AFP
RTL ÉVÉNEMENT - Ces soldats israéliens qui sont entrés dans l'enfer de Gaza en 2014
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RTL ÉVÉNEMENT - Ces soldats israéliens qui sont entrés dans l'enfer de Gaza en 2014
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Vincent Serrano - édité par Marie-Pierre Haddad
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Des témoignages impressionnants. Des soldats israéliens qui ont déjà pénétré dans Gaza livrent à RTL un univers terrifiant de la guerre. La dernière incursion terrestre israélienne dans la bande de Gaza remonte à 2014.

Neuf ans après, des anciens soldats se souviennent toujours de ce jour où ils sont entrés dans Gaza. Ils ont essayé de l'oublier sans y arriver. Daniel a une dégaine d'adolescent qu'il traîne timidement jusqu'à son canapé, où il se recroqueville au milieu de son appartement. Il a mis trois minutes pour répondre à la question : est-ce que vous vous souvenez du jour où vous êtes entrés dans Gaza ?  

"C'était le 14 juillet 2014, tôt le matin. J'avais 20 ans quand j'ai posé le pied. Je me suis cru dans un film et il y avait des bombardements partout autour de moi, au sol, dans les airs. J'avais l'impression que le ciel prenait feu au-dessus de ma tête, j'étais arrivé en enfer. J'y suis resté deux semaines", nous raconte-t-il. 

J'y ai perdu des amis et j'ai vu des choses terribles que je n'oublierai jamais.

Daniel, un soldat israélien entré dans Gaza en 2014

"Je faisais partie de la brigade dont la mission consistait à faire exploser les tunnels que le Hamas avait construits pour se protéger et nous prendre par surprise. Et on ne pouvait faire ça qu'avec une opération au sol. Je vais être honnête, je suis entré comme photographe de l'armée. J'ai très vite lâché mon appareil photo pour utiliser mon fusil. Ça a été la période la plus effrayante de ma vie. J'y ai perdu des amis et j'ai vu des choses terribles que je n'oublierai jamais", confie Daniel.

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Il présente encore aujourd'hui le syndrome de stress post-traumatique. Plusieurs de ses amis sont aujourd'hui dans l'armée et l'idée de les voir à leur tour entrer dans Gaza ne fait qu'accentuer, ces dernières semaines, ses peurs, ses cauchemars, sans pouvoir bien sûr les contrôler. 

Le "piège" de Gaza

D'autant qu'en 9 ans Gaza et ses tunnels creusés par le Hamas ont sûrement évolué. C'est peut-être encore plus difficile aujourd'hui de s'y battre et d'y progresser. Dans tous les cas, c'est un "piège". C'est ainsi que Daniel a prévenu certains de ses amis qui sont déjà mobilisés en ce moment dans le Sud. 

"Depuis ce samedi noir, je me réveille tous les matins en me disant que c'est un piège. Les images me reviennent en plein visage de ce que j'ai vu et donc ce qu'ils vont y trouver s'il y a une offensive. Le Hamas saura qu'ils arrivent. Je ne sais pas comment vous le dire : tout peut être piégé par des explosifs, un appartement, une voiture, un chien mort couché au sol. On ne sait pas ce qu'on va trouver à chaque coin de rue", craint Daniel. 

"Je me souviens de cette école que je voyais au loin dans Gaza. Je voyais des dessins, je m'y suis avancé et j'ai fini par voir qu'il y avait un lance-missile dans la cour. C'est dur, mais il ne faut pas oublier qu'il y a des civils là-bas qui n'ont rien à voir avec le Hamas. Et je pense que nous devons d'abord tout faire pour libérer les otages. Et une fois que ce sera fait, je peux comprendre qu'il faut y retourner pour couper la tête du Hamas", témoigne-t-il. 

Omer, réserviste et prêt à aller au front

L'ancien soldat a connu l'enfer. Il a peur pour ses amis qui sont dans l'armée aujourd'hui. Et malgré tout, il est pour une nouvelle entrée dans la bande de Gaza. Très peu de soldats ou anciens soldats diront qu'il ne faut pas entrer dans Gaza. Omer y est entré en 2014, deux semaines lui aussi et il va plus loin : bien sûr qu'il faut essayer de libérer tous les otages, mais il n'y croit pas. Il faut donc une offensive au plus vite.

"Les soldats, ce n'est pas une équipe d'intervention spéciale comme vous en voyez dans les films. Cela pourrait être la mission et le gouvernement pourrait dire à l'armée : 'Écoutez, si vous avez une chance, des informations, allez les sauver. Mais une fois qu'on sera dedans, des otages vont être touchés", estime-t-il. Et d'ajouter : "Rien ne devrait leur arriver. Mais à partir du moment où on veut anéantir le Hamas, c'est pour moi une raison valable d'entrer dans la bande de Gaza. On doit le faire, c'est tout". Omer est toujours réserviste et se tient prêt à recevoir un nouvel appel pour aller au front. 

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