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Un "centre" suspecté de détenir des Ouïghours, près de Hotan, dans le Xinjiang, ici en mai 2019
Crédit : GREG BAKER / AFP
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Connaissez-vous la journaliste Laurène Beaumond ? Nous non plus. En fait personne ne la connait et pourtant cette personne qui n’existe pas est au cœur d’un imbroglio entre certains médias chinois et français.
Actuellement, Pékin n’hésite pas à répondre coup pour coup à la moindre critique depuis que l’Union Européenne a pris des sanctions pour dénoncer la répression des Ouïghours. Ainsi, le 28 mars, le site Internet de la chaîne chinoise CGTN Français publie un article d’opinion "Mon Xinjiang : halte à la tyrannie des fake news", signé "Laurène Beaumond, journaliste indépendante basée en France, doublement diplômée d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de la Sorbonne-IV et détentrice d’un Master de journalisme".
Le journal Le Monde enquête et ne trouve nulle trace de Laurène Beaumond à la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels français. Serait-elle inventée de toutes pièces ? C’est un peu plus complexe.
Interviewée par nos confrères du Figaro, elle souhaite garder l’anonymat. Elle explique que Laurène Beaumond est un pseudonyme, elle craint les menaces à la suite de ses écrits. Selon le journal, elle serait originaire "de la Sarthe" et refuse de donner le nom des médias pour lesquels elle aurait travaillé. À Pékin, précise le journal, "elle fut traductrice, puis présentatrice sur la chaîne CCTV", la télévision d’État.
Souci, cette même Laurène Beaumont a signé le 31 mars une tribune sur le site de la radio chinoise internationale évoquant la visite de parlementaires français à Taïwan et cette fois-ci elle est présentée comme une spécialiste de la Chine passionnée de littérature et de pop culture asiatique. On ne parle plus de journaliste indépendante ni de diplôme à la Sorbonne. Ça devient confus.
Les écrits de cette "journaliste" le sont à la première personne comme pour exprimer un point de vue personnel. Il s’agirait, comme l’explique Le Figaro, d’une tactique, celle de s'appuyer sur des "témoignages" d'Occidentaux présentés ostensiblement comme des "journalistes" professionnels ou des "chercheurs" chevronnés qui diffusent leurs messages sur les réseaux sociaux, afin de contrer les accusations internationales la répression au Xinjiang qui a entraîné l'internement de plus d'un million de musulmans, selon le Département d'État américain.
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