Trois grands groupes industriels mondiaux ont fait une curieuse promesse à propos des océans. Deux constructeurs automobiles, BMW et Volvo, et Google, le moteur de recherche américain, ont déclaré qu’ils n’utiliseraient en aucun cas les métaux ayant été extraits des fonds marins, au moins avant que les études n’aient établi les vrais risques pour l’environnement. Le fabricant coréen de batteries pour voitures Samsung les a rejoints sur le même engagement.
Car le projet d’extraire des minéraux des océans est bien réel, en particulier le cobalt et le nickel, dont la demande va exploser car ils servent à faire des batteries pour les voitures dites propres.
Le projet est sous la supervision d’un organisme international émanant de l’ONU, l’ISA, qui a accordé des concessions d’exploitation sous marines à 21 sociétés ou organismes, lesquels devraient forer dans le sous sol marin, extrêmement riche, ou récupérer de précieux nodules chargés de matières premières recherchées.
Mais ces projets font hurler certains scientifiques et les associations environnementales, qui redoutent des déprédations irréversibles. Et c’est justement cela qui inquiète les grands industriels.
C’est bien sûr pour des raisons d’image, elles redoutent d’être associées à une catastrophe environnementale. Vis-à-vis de leurs consommateurs, bien sûr, qui pourraient le leur reprocher et se détourner de leurs produits. Mais aussi, et c’est nouveau, vis-à-vis de leurs actionnaires, les investisseurs, petits ou gros, de plus en plus nombreux à se soumettre aux principes de ce qu’on appelle l’investissement responsable.
C’est-à-dire de ne mettre leur argent seulement dans des entreprises qui respectent non seulement la nature, mais aussi l’homme, ses droits sociaux et politiques. C’est ainsi que H&M, la chaîne suédoise de magasins de vêtement, refuse désormais de s’approvisionner en coton venant du Xinjiang, une région chinoise où a plante est récoltée par des travailleurs forcés, les Ouïghours.
Du coup, mesures de rétorsion de la part de Pékin, qui a déréférencé H&M des grands sites de e-commerce chinois. Nike a connu le même genre de mésaventure, pour les mêmes raisons.
Elles ne le font pas par bonne volonté, mais par intérêt, ce qui est d’ailleurs rassurant, parce que la bonne volonté est une motivation trop fragile pour être durable. Alors que l’intérêt, c’est plus solide.
C’est en partie pour ces raisons-là que Deliveroo s’est effondré lors de sa mise en bourse il y a deux jours. Mais en partie seulement. C’est vrai que les conditions d’emploi, précaires, des livreurs à domicile de Deliveroo ont dissuadé les investisseurs d’acheter les titres de cette entreprise qui perd de l’argent. C’est au moins ce qu’ils ont mis en avant. Mais le problème de fond n’était pas.
Deliveroo se vendait beaucoup trop cher, pour une entreprise qui perd toujours de l’argent. Et le fondateur avait mis en place un système qui lui garantissait de conserver le contrôle de l’entreprise, même après avoir vendu aux autres. Une sorte d’escroquerie légale. Comme quoi, même s’ils font des efforts pour être vertueux, les actionnaires gardent la tête près du bonnet.
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