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Chauffeurs et restaurateurs tirent la sonnette d'alarme face à la disparition des restaurants routiers

Les restaurants routiers disparaissent ! La France en comptait 3.500 dans les années 1960, il n'en reste plus que 300. Ces restaurants emblématiques du secteur qui proposent douche et repas à petit prix sont menacés. Au relais de la Marmite à côté de l'A13 entre Paris et la Normandie, les chauffeurs et les patrons sont inquiets.

Christophe accueille les chauffeurs routiers à la Marmite de Limay (Yvelines)
Crédit : Gautier Delhon-Bugard
Gautier Delhon-Bugard - édité par Lilly San Juan Paoli
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Restos routiers : rencontre avec des patrons et des chauffeurs inquiets à Limay
00:04:03

Les restaurants routiers disparaissent peu à peu de la carte de France. Le pays en comptait 3.500 dans les années 1960, il n'en reste que 300 en 2025. 

Parking sécurisé, douche, repas à petit prix, les restaurants routiers sont des lieux essentiels pour les conducteurs. Les patrons, eux, peuvent afficher un macaron bleu-blanc-rouge sur leur devanture, contre 350 euros versés à l'entreprise les Relais Routiers
 
Au "Relais de la Marmite", à Limay dans les Yvelines, les routiers se retrouvent autour du comptoir en zinc pour l'apéro. Un verre, une douche, tous ont leur préférence avant de se mettre à table. En évoquant la disparition des restaurants routiers, les souvenirs fusent. 
 
"Celui à St Dizier a fermé il y a deux ans, la patronne était très rigolote, elle appelait tout le monde mon lapin" se rappelle Romuald, 39 ans de métier. 

C'est un lieu de convivialité. Ça permet de rencontrer d'autres chauffeurs, de discuter, au lieu de rester enfermés dans notre cabine.

Christelle, chauffeur depuis 26 ans.

"C'est un problème pour nous qui voulons aller au restaurant le soir. Il y a des moments où on doit faire presque 20 km pour trouver un restaurant routier" confie le chauffeur au micro de RTL. Dans ces lieux, "on mange correctement, on est bien reçu et sécurisé". 

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Christelle se dit "triste de voir ça". Véritable lieu de convivialité, elle affirme que "ça permet de rencontrer d'autres chauffeurs et de discuter au lieu de rester enfermés dans notre cabine". 

Ce restaurant de bord de rond-point est apprécié des routiers et de la population locale. Le midi, les ouvriers et les travailleurs du secteur viennent aussi profiter du menu à 15 euros.  

En 20 ans, le chiffre d'affaires du restaurant situé à quelques kilomètres de l'A13 a chuté de 40%. Isabelle et son mari Christophe dirigent cet établissement familial depuis le début des années 2000.

"C'est compliqué, je ne vais pas le cacher. Parce qu'à 15 euros le menu, quand on voit la conjoncture, les prix augmentent partout. Ma femme n'arrête pas de se battre avec les fournisseurs pour faire moins cher", explique Christophe.  

"Ah oui", confirme Isabelle. "Et là encore ce matin, quand mon fournisseur de viande de Rungis m'a donné le prix de la viande, j'ai dit non. 9 à 10 euros le kilo pour un menu à 15 euros, ça n'a pas de sens", conclut la gérante qui paie tout juste les salaires à la fin du mois. 

"On va devoir augmenter le prix de menu d'un euro sinon on ne va pas s'en sortir", poursuit Christophe. La fréquentation est également en baisse. 30 à 50 couverts de moins à chaque service. 

Les déviations ont fait beaucoup de mal aux restaurateurs

Les salaires ne dépassent pas le SMIC. Alors pour assurer une meilleure paie les jeunes préfèrent mettre leurs forfaits repas de côté. Anthony sillonne les routes depuis 20 ans. "On a à peu près 1000 euros de frais de route par mois, ce qui nous permet de manger, de se laver. Après il y a un souci d'économie, des maisons à payer, des enfants, donc certains préfèrent garder cet argent pour plus de pouvoir d'achat". 

Les chauffeurs des pays de l'est de plus en plus nombreux n'ont également pas les moyens d'aller au restaurant et préfèrent rester sur les aires d'autoroute.

Les difficultés économiques s'expliquent également par les nouveaux itinéraires empruntés par les camions. Ils ont été expulsés des centres-villes et des nationales, là où sont installés la plupart des restos. "Les gens ne voulaient plus des camions dans les villages", se désole Romuald. "On a fait des déviations. Les petits restaurants situés dans les centres ont perdu leur clientèle et ont dû fermer". 

Le mois dernier, c'est un établissement de l'Yonne qui a fermé ses portes. Seul repreneur, des pompes funèbres. L'établissement va être rasé.

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