Les États-Unis ont officiellement achevé leur retrait d'Afghanistan dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 août, mettant un terme à leur plus longue guerre, mais laissant le pays aux mains des talibans. Le pont aérien n'existe donc plus et pour fuir les islamistes et leur pays, les Afghans vont désormais devoir emprunter une route terrestre.
Une tâche tout sauf évidente, d'abord pour des questions de reliefs. L'Afghanistan est un pays montagneux composé de régions parfois désertiques. Du côté de la météo, si il fait encore chaud pour le moment, les températures vont chuter dans les prochaines semaines et il deviendra alors de plus en plus compliqué de passer les cols montagneux. Enfin, et ce n'est pas la moindre des difficultés désormais, les talibans contrôlent les principaux postes frontières.
Pour rejoindre l'Europe, deux routes migratoires se présentent aux réfugiés. La plus évidente c'est celle du sud-ouest par l'Iran puis la Turquie, la Grèce ou la Bulgarie. Néanmoins, la Turquie construit un immense mur à sa frontière avec l'Iran et la Grèce en fait de même à sa frontière avec la Turquie.
L'autre route passe au nord, par le Tadjikistan et l'Ouzbekistan et leurs routes montagneuses. Dans les deux cas ce sont plus de 7.000 km de route en étant le plus direct possible. Lorsque les frontières étaient moins fermées, il faut savoir qu'il fallait déjà en général un an à un réfugié pour rejoindre le territoire européen.
Les autorités européennes n'ont cependant pas d'afflux massif de réfugiés afghans à devoir gérer dans les prochaines semaines, suite à la prise de Kaboul par les talibans. En réalité, cela fait des années que les Afghans fuient la guerre.
Soit à l'intérieur même de leur pays, ils sont 3 millions et demi de déplacés, soit chez leurs voisins, le Pakistan et l'Iran, où ils sont près de 3,4 millions à avoir trouvé refuge. Aucun exode massif n'est donc à prévoir dans l'immédiat.
Entre le 1er janvier et le 20 août, soit quelques jours après la prise de Kaboul, le Haut Commissariat aux Réfugiés n'a enregistré que 7.300 nouveaux réfugiés dans les pays limitrophes. S'il doit y avoir une pression migratoire, ce devrait donc être avant tout sur les voisins de l'Afghanistan.
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