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Salon de l'agriculture 2025 : une alimentation décarbonée est-elle possible ?
Dans sa chronique du 25 février, Olivier Dauvers s'intéresse à l'alimentation décarbonée. L'alimentation est l'un des secteurs qui rejette le plus de CO2 en France.
Un élevage de poulet au Brésil (illustration)
Crédit : Silvio AVILA / AFP
22% des émissions de carbone en France sont dues à notre alimentation. À titre de comparaison, le transport aérien, c'est 10 fois moins. Les émissions de CO2 se situent entre 2 et 3%. Réduire le poids carbone de nos assiettes peut donc avoir un effet vertueux. C'est là-dessus que l'on commence à avoir des initiatives, notamment au Salon de l'agriculture, parce que dans l'empreinte carbone d'un produit, le plus important ne vient pas du supermarché ou du transport mais de la production.
Par exemple, la coopérative les Fermiers du Sud-Ouest ont lancé le poulet d'ici, un poulet gersois, qui est environ 30% moins carboné qu'un poulet classique. Cette différence se fait au niveau de la mangeoire, des céréales et notamment du soja. La très grande majorité du soja qui est consommé par les volailles en France vient habituellement du Brésil. Et en remplaçant ce soja brésilien par du soja du sud-ouest, on va mécaniquement réduire l'empreinte carbone du poulet. De plus, le poulet "décarboné" est modestement plus cher que celui nourri au soja brésilien, 3 à 4%.
Le lait et la bière, des produits bas carbone
Le lait et la bière sont deux autres produits qui commencent à être bas carbone. Pour le lait, quand on réduit l'âge des vaches au moment où elles ont leur premier veau, c'est-à-dire où elles vont devenir des vaches laitières, on diminue leur empreinte carbone car elles ont moins vécu et moins mangé avant de commencer à produire du lait. On les laisse davantage en pâturage aussi. On réduit leur empreinte carbone car elles vont moins consommer de soja.
Autre chose. On donne des compléments alimentaires aux vaches pour qu'elles rotent et qu'elles pètent moins. Pourquoi ? Parce que le méthane qu'elles éructent est un puissant gaz à effet de serre.
Pour la bière, on diminue les doses d'engrais sur la culture de l'orge car pour faire de l'engrais, il faut énormément d'énergie et de gaz. Dans tous les cas, il est assez probable que cela devienne un critère de choix un jour à terme.
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