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Plusieurs applications des réseaux sociaux tel que X, Facebook, Tiktok
Crédit : Michael M. Santiago / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
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Ça ressemble à un mauvais épisode du Bureau des Légendes, la série qui se déroule au sein de la DGSE, mais c'est pourtant la réalité : l'entreprise choisie pour repérer sur les réseaux sociaux les différentes menaces pour le pays n'est plus française.
En effet, un appel d'offres, lancé par le Service d’information du gouvernement (SIG), et touchant toutes les agences de sécurité françaises (police, gendarmerie, justice, armée, quai d'Orsay) a été remporté par une entreprise canadienne, avec un actionnaire américain. Une situation incompréhensible pour 66 députés de tout bord, qui ont envoyé, jeudi 3 juillet, un courrier au Premier ministre François Bayrou afin de dire leur inquiétude pour la sécurité de l'État.
Depuis 2017, c'est l'entreprise française Visibrain, une pépite de la French Tech, qui était chargée de surveiller tous les réseaux sociaux afin de détecter des mouvements sociaux, des menaces contre l’État, des attentats ou encore des mouvements extrémistes.
Afin de remettre en jeu ce contrat, comme le veut la règle à partir d'un certain temps, un appel d'offres a été lancé et c'est donc une entreprise étrangère qui l'a remporté.
Le problème, c'est qu'il est question de la DGSE, des services secrets français, des renseignements de la police et de la gendarmerie. On donne à une entreprise étrangère les mots-clés pour surveiller ce qui risque de conduire à un drame dans le pays si la menace se concrétise, il s'agit là de souveraineté.
L'autre point qui inquiète, ce sont les raisons de cette victoire pour l'entreprise canadienne. En effet, elle a emporté le marché car elle est cinq fois moins chère que l’entreprise française. Tous les experts affirment que le contrat n’est pas viable économiquement. Dès lors, il y a un risque que le service soit mal fait ou que l’entreprise fasse faillite. Il y a aussi le risque que nos données de sécurité ultra-sensibles s’en aillent outre-Atlantique.
Même si rien ne prouve ces dangers, pour 66 députés, il est impossible de courir le risque d’avoir à faire à des manipulations d’opinion, des fake news non détectées sur nos réseaux sociaux pendant les prochaines élections qui arrivent.
Il y a deux enseignements à tirer de cette situation. Premièrement, on a beau organiser des sommets Choose Europe pour faire venir des chercheurs américains en France et vanter la souveraineté numérique européenne, on finit quand même par mettre notre sécurité entre les mains de puissances étrangères.
Deuxièmement, pour faire des économies sur le budget de fonctionnement du SIG. Cela prouve que lorsqu’on est trop endetté, on n’a plus les moyens de choisir son destin malgré les discours politiques qui disent le contraire. On achète le moins cher.
La décision de l’appel d’offres a été jugée "inadmissible" par la secrétaire d’État au Numérique, Clara Chappaz, qui voit bien le danger qu’une telle décision va engendrer. Les 66 députés demandent que cet appel d'offres soit suspendu.
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