Le journal Le Monde a réussi à reconstituer cette incroyable histoire du début à la fin. Cette affaire dont on ne savait presque rien à d'abord fait du bruit le 19 décembre 2024, quand la libération de ces quatre agents français de la DGSE a été rendue publique.
Ces quatre hommes, sont partis fin 2023 au Burkina Faso pour une mission officielle d'échange avec leurs homologues africains. Cependant, dans un contexte de relations exécrables entre les deux pays, ils vont être interpellés dans leur hôtel. Les français ont rendu la tâche très simple aux agents burkinabés, ceux-ci n'ayant pas de visas diplomatiques en bonne et due forme. Une autre erreur cruciale commise est le fait de ne pas avoir vidé leur téléphone portable. C'est pourtant l'une des premières leçons des apprentis espions. Dans les fichiers, on y retrouvera des photos des bâtiments les plus sensibles de la capitale, au Ouagadougou. Ces preuves accablantes sont du pain béni pour les autorités qui arrêtent les agents de la DGSE en les accusant d'espionnage.
C'est l'une des "plus graves crises internes" vécues ces dernières années par les services français, d'après Le Monde, à tel point qu'elle va entraîner de sacrés remous. Un mois plus tard, Emmanuel Macron limogera notamment le patron de la DGSE, Bernard Émié. Cette crise va d'ailleurs durer puisque ces quatre agents vont passer plus d'un an en détention. Ils sont enfermés quelques jours en prison avant d'être regroupés dans deux villas chic de Ouagadougou. Ils sont bien traités, mais le temps est long, rompu seulement par quelques visites du consul de France et d'un avocat.
L'affaire est dans l'impasse. Toutes les tentatives de négociations échouent. La France envisage alors une intervention secrète pour les libérer de force. Le Monde écrit "Un plan des lieux est établi. Un assaut héliporté d'un pays voisin est étudié. Mais l'opération jugée très complexe ne sera jamais déclenchée. Les risques humains et politiques sont trop grands". Ce sera le Maroc qui viendra au secours de la France en jouant les intermédiaires.
Emmanuel Macron évoque directement le dossier avec le roi Mohamed VI. Des agents marocains se rendent plusieurs fois à Ouagadougou avant le dénouement et la libération des quatre agents. Une source proche des services marocains assure que cette libération a coûté 60 millions d'euros. Paris de son côté dément ces affirmations, n'admettant jamais la moindre transaction financière dans ses affaires. Malgré tout, un petit pot de bienvenue pour les agents, enfin libérés, a été célébré dans les locaux de la DGSE, juste avant le Nouvel An. Pourtant, cette affaire n'a pas vraiment facilité les relations de la France en Afrique, loin d'être chaleureuses. Le 14 janvier 2025, le chef de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso, Ibrahim Traoré, exprimait qu'Emmanuel Macron avait "insulté tous les Africains" après les propos du président dénonçant "l'ingratitude" du continent envers la France.
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