Qu'est-ce que l'hexane, cet hydrocarbure présent dans nos assiettes qu'un député veut interdire ?

Y-a t-il du pétrole dans votre salade ? Pas exactement, mais on retrouve des traces d'hexane, un dérivé du pétrole, dans de nombreux produits comme les huiles (d'olive, de colza, de soja et de tournesol), la margarine ou le lait infantile. 
Si la présence d'hexane n'est jamais inscrite sur les étiquettes des produits en question, cet hydrocarbure dérivé du pétrole est néanmoins utilisé comme auxiliaire technique afin d'extraire les huiles végétales plus efficacement. L'hexane est également utilisé en dehors de l'industrie agroalimentaire, notamment pour la fabrication de polyoléfines, de caoutchoucs synthétiques, de produits pharmaceutiques ou dans des colles et de la peinture. 

Face à l'utilisation massive de l'hexane, le député du Loiret, Richard Ramos (Modem), souhaite actualiser les connaissances sur la substance et ses conséquences sur la santé des consommateurs. L'élu a annoncé déposer une proposition de loi et l'ouverture d'une mission d'information auprès du Parisien, afin de faire le point sur l'utilisation de l'hexane.

"Si les conclusions de la mission montrent que c’est dangereux pour la santé : nous devons l’interdire"

"C’est un poison pour les plus pauvres, pour les Français. Nous devons mener le combat et informer les consommateurs de ce qu’il y a dans leurs assiettes", explique Richard Ramos qui avait déjà porté un combat contre l'utilisation du nitrite dans la charcuterie. 

Dans un premier temps, le député souhaite interroger, dans le cadre de la mission d'information, des scientifiques, des consommateurs et des producteurs pour évaluer les conséquences du recours à l'hexane sur la santé. "Au minimum, nous demandons à ce que soit écrit sur les produits "attention, ce produit contient de l’hexane". Mais si les conclusions de la mission montrent que c’est dangereux pour la santé : nous devons l’interdire en France", assure le député du Loiret. 

De nouvelles informations nécessaires

Actuellement, les seuils européens imposent un maximum de 1mg/kg dans l'huile. Ce plafond doit permettre de garantir qu'une absorption d'hexane ne soit pas dangereuse pour la santé. Néanmoins, ces seuils s'appuient sur une étude toxicologiques datant de 1996. 

"L’hexane peut provoquer des signes de dépression du système nerveux central. Il est irritant pour les muqueuses oculaires et respiratoires. En cas d’exposition répétée, les intoxications les plus graves sont le fait de l’hexane. Elles se traduisent principalement par des atteintes du système nerveux en particulier des polynévrites périphériques sensitivo-motrices. Des troubles mentaux organiques sont également décrits", explique l'Institut national de recherche et de sécurité. 

De son côté, l'agence sanitaire européenne (EFSA), estime dans une note technique qu'il est nécessaire de réévaluer les autorisations relatives au recours à l'hexane.