C'est une des annonces les plus attendues de la rentrée. Le Premier ministre Jean Castex va détailler ce jeudi 3 septembre sur RTL son plan de relance économique, d’un montant de 100 milliards d’euros sur deux ans. Il est légitime de se demander en quoi consiste cette solution.
Il faut d’abord rappeler qu’un plan de relance, c’est de la dépense publique, en principe des aides aux ménages, à la construction, à la rénovation énergétique. C’est une sorte de substitut à la consommation des ménages et à l’investissement des entreprises, dans l’espoir d’amorcer la reprise économique. Après quoi, en principe, la croissance s’auto-entretient.
On parle aussi de stimulus, c’est à dire de déclencheur. C’est comme dans les moteurs d’autrefois, lorsqu'on était obligé de mettre le starter pour faire démarrer une voiture pendant l’hiver, en apportant un supplément de carburant. Cela, c'est la théorie car dans la pratique, on ne peut pas dire que le bilan des relances françaises depuis un demi-siècle soit brillant.
Lors de la relance de Jacques Chirac, en 1975, après le choc pétrolier ou encore, celle de 1981, de Pierre Mauroy, on a donné du pouvoir d’achat aux ménages, en augmentant les salaires, les retraites ou les allocations familiales, dans l’espoir de stimuler la consommation. Les ménages ont alors beaucoup dépensé, mais en se tournant vers des biens de consommations faits à l’étranger.
La relance profitait alors autant aux industriels allemands que français, tout en étant financée par le contribuable français. À chaque plan de relance de la France, Volkswagen sablait le champagne, parce qu’il savait qu’il allait nous vendre davantage de voitures. En fait, la production française n’était pas au niveau, ou pas suffisante, pour absorber le surcroît de demande.
Cette fois-ci, la philosophie est très différente. Au lieu de soutenir la demande, comme avant, on renforce l’offre et les entreprises qui produisent justement. Par exemple avec des baisses d’impôt pour les entreprises ou bien avec des aides à la modernisation, à la transition écologique, de façon à transformer, moderniser l'appareil de production français, pour le mettre au niveau.
Lors de cette crise sanitaire, la demande a déjà été largement soutenue, par toutes les aides mises en place. L'INSEE vient de publier des chiffres éclairants puisqu'au deuxième trimestre, le PIB français a chuté de près de 14% par rapport au trimestre précédent alors que les revenus des ménages, eux, qui auraient dû suivre la courbe de l'activité si rien n'avait été fait, n'ont baissé que de 2,3%.
Cela s'explique par la très forte croissance des prestations sociales, chômage partiel notamment, qui a compensé les revenus. En fait, le choc de la crise a été absorbé principalement par l'État et les entreprises, et non par les ménages, sauf parmi les travailleurs précaires.
Les effets de cette relance sont un traitement de fond, plus durable, mais qui met davantage de temps. C'est un plan qui devrait produire des effets progressifs sur les deux années qui viennent.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte