Petit Bateau : pourquoi le groupe Rocher veut vendre la marque de vêtements pour enfants ?

Le groupe Rocher, qui possède la marque de cosmétiques Yves Rocher, a annoncé, mercredi 15 janvier, la mise en vente de Petit Bateau. La marque de vêtements pour enfants, qui vend 28 millions de produits par an, fait partie du groupe depuis 1988. 

Pourquoi cette séparation ? Si les finances de Petit Bateau ne sont pas à la peine, le secteur de la puériculture, lui, est en difficulté. Selon l'Alliance du Commerce, le marché de la mode pour enfant n'a pas connu de croissance sur l'année 2024. Baisse de la natalité, concurrence de la seconde main et des ventes en ligne... Des marques comme Du Pareil Au Même, Sergent Major, Natalys, Okaïdi ou Absorba ont d'ailleurs connu des problèmes financiers après le Covid-19. 

Et même si Petit Bateau affichait tout de même une croissance de 3% l'an dernier, Yves Rocher préfère se recentrer sur les cosmétiques en revendant deux marques qui pèsent moins lourd dans son portefeuille : Petit Bateau, qui représente 12% de son chiffre d'affaires global, et Stanhome, une marque de produits détergents pour la maison, soit 9% de son chiffre d'affaires. Le groupe, qui n'a pas le couteau sous la gorge, va prendre le temps de choisir un repreneur solide.

Rénover les boutiques Yves Rocher en France

Avec l'argent de ces ventes, le groupe Rocher va augmenter ses investissements dans la recherche et le développement de 50% en quatre ans, afin de monter en gamme. Il va également rénover 200 de ses 650 magasins en France et ouvrir plus de 150 boutiques en Asie et au Proche-Orient où on considère la cosmétique française comme du luxe, avec des marges plus intéressantes.

Pour Yves Rocher, c'est l'aboutissement d'un long processus. La marque, qui était devenue un peu moins glamour ces dernières années, avait raté des virages stratégiques. Ancien géant de la vente par correspondance à l'époque de La Redoute ou des 3 Suisses, il lui a fallu du temps avant de se lancer dans le e-commerce.

Par exemple, l'entreprise qui mettait en avant les fleurs et la nature, n'a proposé une gamme bio qu'à partir de 1997. La marque disposait aussi de nombreux magasins implantés dans toutes les villes moyennes de France, dont les centres-villes se sont vidés avec des rues commerçantes décimées.