Vinted : pourquoi le site de seconde main inquiète tous les magasins de mode

Vinted, c’est le nom d’un site internet qui est quasiment devenu synonyme de vêtements de seconde main. Tout le monde connaît ou presque. Tout le monde n’utilise pas nécessairement mais on parle quand même de l’un des tous premiers sites consultés en France.

Pour pas vous abreuver de chiffres, j’vous en donne que deux. Il y a 23 millions de Français qui ont un compte sur Vinted. En comptant jusqu’aux nouveaux-nés, ça veut dire qu’en gros un Français sur trois a un compte Vinted.

Le second chiffre : c’est le trafic sur le site. Tous les mois, 18 millions de Français vont au moins une fois sur Vinted. Autant dire que les Français sont à la fois nombreux à y être inscrits et, donc, nombreux à l’utiliser.

Vinted a initié une nouvelle relation aux vêtements. Avant, pour refaire votre garde-robe, vous programmiez des virées shopping. Direction les boutiques, en centre-ville ou en centre commerciaux. Vous achetiez selon vos moyens et vos envies, mais vous achetiez des produits neufs. Que vous portiez une ou plusieurs saisons. Et puis vous recommenciez.

Les consommateurs ont vite vu l’intérêt économique

De temps en temps, c’est vrai, vous faisiez du vide dans le dressing. Soit via les braderies autour de chez vous, soit en les donnant à des associations comme Emmaüs, le Secours Populaire ou France Handicap par exemple, qui les revendaient ou les donnaient. Et puis est donc arrivé Vinted…

En direct de Lituanie, puisque c’est son pays d’origine. C’était en 2013/2014, il y a tout juste 10 ans. Au début, personne ne s’en inquiétait. Les enseignes classiques comme Célio, Jules, Camaïeu, Pimkie ou toutes les autres continuaient sur leur modèle : vous vendre des articles neufs, en espérant que vous vous en lassiez vite pour vous en revendre de nouveaux. Et ainsi de suite.

Ça a même donné naissance à une expression : la fast-fashion ou "mode rapide". Et pourquoi Vinted a décollé ? Parce que, comme souvent, les consommateurs ont vite vu l’intérêt économique qu’il y avait à aller "passer une tête" sur Vinted. On y trouve des manteaux à 10 euros, des chemises à 5 euros, bref des produits à prix imbattables.

Toutes les enseignes tentent d'imiter Vinted

Celui qui ne met plus un manteau qui ne lui plait plus, quelques euros de gagné c’est toujours mieux que de le laisser traîner dans un placard. Donc il revend pas cher ! Problème pour les enseignes classiques : un manteau que j’achète sur Vinted, je ne l’achète plus chez Celio ou Devred.

Et comme 60% des Français disent avoir acheté un produit d’occasion sur les 12 derniers mois, impossible de faire comme si ça n’existait pas. Voilà pourquoi toutes les enseignes tentent d’imiter Vinted et organisent aussi la seconde vie de leurs produits. Soit en magasin, soit en ligne.

Figurez-vous que même Shein, le Chinois symbole de l’ultra-fast-fashion vient de lancer Shein Exchange. C’est dire à quel point il est impossible de ne pas avoir une activité seconde main sur ce marché. Et, ça, c’est bien Vinted qui l’a démontré !