"On est en direct" : "il faut démanteler les GAFA", estime Bruno Le Maire
Invité de Laurent Ruquier ce samedi 6 février, le ministre de l'Économie et des Finances pense qu'un accord avec les États-Unis pour taxer les géants du numérique est proche.

Depuis qu'il est ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire a fait de la taxation des géants du numérique son cheval de bataille. Invité de l'émission "On est en direct" ce samedi 6 février, présentée par Laurent Ruquier sur France 2, il a réaffirmé sa volonté d'arriver à un accord avec les États-Unis pour mettre en place une solution internationale à ce problème. Pour l'heure, la France a décidé seule d'une "taxe GAFA".
Sous l'ancienne administration "c'était niet" mais aujourd'hui, avec l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, "il y a une vraie ouverture", assure-t-il. "Nous pouvons espérer d’ici six mois avoir un accord global non seulement sur la taxation des GAFA mais aussi sur l’impôt sur les sociétés, pour éviter que les multinationales fassent du profit dans un pays, le déplacent dans un paradis fiscal et ne paient pas le juste montant d’impôt."
Bruno Le Maire a raconté comment, lors du G7 à Biarritz en 2019, Donald Trump avait coupé court aux tractations, alors même qu'il était arrivé à trouver un accord avec son homologue, le secrétaire du Trésor Steven Mnuchin, quelques jours auparavant. "Le président (Emmanuel Macron, ndlr) lui expliquait qu'il fallait taxer les grandes entreprises du digital. (...) Donald Trump n'est même pas rentré dans la discussion et lui a dit 'vous avez vu cette table, elle est tellement sombre' et 'vous avez un beau ministre' ". Un passage raconté en détail dans La Bête et l'Ange : mémoires provisoires, qu'il publie chez Gallimard.
Le ministre de l'Économie a insisté sur la nécessité de taxer "à leur juste valeur" les GAFA et est allé plus loin encore : "de la même façon qu’au début du XXe siècle on a démantelé les grandes compagnies pétrolières, il faudra démanteler les géants du digital, remettre de la concurrence, réguler la façon dont ils contrôlent les données car ils ont acquis une puissance excessive", a-t-il déclaré. "C’est notre rôle de dire qu’il est temps de mettre un frein à cette expansion continue des GAFA", qui ont selon lui "autant de pouvoir que les États, à la différence qu'ils ne sont pas élus et que personne n'a de contrôle sur eux".
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