Oise : une ferme avec 1,2 million de poules sème la discorde

Dans l'Oise, un fermier va agrandir son exploitation. Au total, son cheptel comptera 1,2 million de poules, ce qui inquiète l'association L214 et certains riverains.

Les poules sont-elles les dinosaures de l'ère actuelle ?

Crédit : JEAN-PIERRE MULLER / AFP

RTL INSIDE - Une ferme avec 1,2 million de poules dans l'Oise

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Dans le département de l'Oise, la préfecture vient d'autoriser l'agrandissement d'une exploitation, avec deux grands poulaillers supplémentaires. La ferme du Pré compte augmenter son cheptel à un total de 1,2 million de gallinacés, ce qui inquiète l'association L214 mais aussi les riverains. L'exploitation est très impressionnante.

Bertrand Domet, le gérant de la ferme, va construire deux nouveaux bâtiments de 140 mètres de long et une vingtaine de mètres de large. "Les poules sont libres dans le poulailler, avec des perchoirs, du matériel pour les nourrir automatiquement également, ainsi que du matériel pour les abreuver", a-t-il expliqué.

Les bâtiments seront sur trois niveaux avec à peu près 50.000 poules par niveau. "Elles ont suffisamment d'espace pour être heureuses", a affirmé le gérant de la ferme. Dans ce poulailler, les poules seront au sol et non plus en cages. La ferme s'est engagée dans une transition pour abandonner complètement les cages d'ici à 2026, d'où ce plan d'agrandissement.

Ces deux bâtiments vont accueillir 320.000 poules, soit 160.000 chacun. Ce projet est contesté par l'association L214 qui milite pour la défense du bien-être animal. Elle dénonce un projet scandaleux et regrette que les poules n'aient pas d'accès à l'extérieur. L'éleveur, lui qui est soutenu par la mairie, ne comprend pas la polémique.

Des habitants n'avaient pas connaissance de la ferme

"Ils nous ont aussi mis la pression pour arrêter les œufs de poules en cage, ce que l'on fait. Je suis très surpris qu'ils soient contre un élevage de poules au sol qui a pour but d'arrêter les poules en cage. Pour moi, il y a un gros contresens", a indiqué Bertrand Domet. L214 conteste la décision de la préfecture et envisage de déposer un recours pour demander l'arrêt du projet.

Certains riverains, qui habitent dans un nouveau quartier résidentiel toujours en construction, se plaignent aussi. La plupart des habitants n'avaient pas connaissance de la présence de la ferme avant d'emménager. Située à 800 mètres des lotissements, Maria et d'autres voisins se plaignent des nuisances olfactives. Ils ont décidé de faire signer une pétition.

"Ça sent vraiment, vraiment fort [...] Quand on ouvre, quand on sort, en fait, c'est insupportable. Voilà, c'est ça. Du matin jusqu'au soir, si on a des invités qui viennent à la maison, on est obligé d'expliquer pourquoi ça sent aussi mauvais", a indiqué la riveraine.

Manu, un autre voisin, qui vit ici depuis cinq ans, n'est pas gêné par l'odeur du poulailler. "Quand on vient vivre à la campagne, il faut accepter la vie de la campagne. Il faut accepter qu'il y ait des coqs, qu'il y ait des poules, il peut y avoir des odeurs, il y a des tracteurs, il y a des clochers", a-t-il argumenté. Le gérant de la ferme du Pré assure que les agrandissements n'augmenteront pas l'odeur et invite les habitants à venir le rencontrer à la ferme pour apaiser les tensions.

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