À l’occasion de l’ouverture du Salon de l'agriculture, ce samedi 22 février, il est important de se demander comment rendre l’agriculture française plus vertueuse et plus respectueuse de l'environnement.
Dans les grandes lignes, ça fait longtemps qu'on sait à peu près le genre de choses qu'il faudrait faire pour que l'agriculture respecte mieux l'environnement. Il y a deux grandes pressions que l'agriculture exerce sur l'environnement. Une qui concerne les pesticides, qui sont des substances qui sont là pour que les animaux, en particulier les insectes, ne nous prennent pas les récoltes. Et puis, la deuxième, c'est celle sur le changement climatique, puisque l'agriculture dans le monde, déforestation incluse, provoque environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre. En France, où il n'y a pas de déforestation, c'est plutôt 20%.
Enfin, l'agriculture a un dernier lien avec le climat, c'est qu'elle-même, en retour, est adaptée au climat. On ne cultive pas les mêmes espèces en France qu'en Argentine, qu'en Colombie, qu'au Danemark. Et donc, si le climat change, cela représente une menace pour l'agriculture et on le voit bien maintenant avec des sécheresses ou, au contraire, des excès d'eau. Il y a un certain nombre de choses qui commencent à se passer qui ne sont pas bonnes pour l'agriculture.
Ce qu'il faudrait faire pour que l'agriculture soit plus vertueuse, c'est avoir des pratiques plus diversifiées en termes de culture. Diversifier les cultures peut être, parfois, un peu pénalisant économiquement. Il faut utiliser moins de pesticides, mais ça fait baisser les rendements, ce qui veut dire que les prix de production augmentent. Il faut essayer de déspécialiser les régions. Pas tout le maïs dans le Sud-Ouest, pas toutes les vaches et tous les cochons en Bretagne...
Il faut également remettre des haies et des arbres parce que ce sont des refuges pour des auxiliaires, ce qui aide à manger les ravageurs, ça retient mieux l'eau dans les sols, ça les stabilise. Alors pourquoi est-ce qu'on a fait l'inverse jusqu'à maintenant ? Tout simplement parce que c'était économiquement le plus intéressant.
L'agriculture a vu sa part dans la valeur ajoutée baisser de manière considérable sur le dernier siècle, donc tout ce qu'il faudrait faire aurait notamment pour conséquence d'augmenter le coût de production des denrées agricoles. Ce n'est pas nécessairement quelque chose de dramatique pour nous parce qu'il faut voir que la production des denrées agricoles ne nous coûte que 1 à 2% de ce qu'on gagne donc si ça nous coûtait plutôt 2 que 1 ça ne serait pas monstrueux pour le porte-monnaie.
Si on veut respecter l'environnement et produire beaucoup à l'exportation, ce sont deux injonctions contradictoires. Si, aujourd’hui, on fait un scénario combiné dans lequel on essaye de marier à peu près les contraires, on se rend compte qu'on peut avoir une agriculture qui est beaucoup plus en harmonie avec l'environnement tout en gardant des capacités d'exportation inférieures à celles qu'on a aujourd'hui.
Donc, on peut quand même faire des choses, car du côté de la rive sud de la Méditerranée, on a des gros importateurs de céréales. L'Égypte a été le premier importateur de blé au monde. Aujourd'hui, l'Algérie ou le Maroc ne sont pas autosuffisants en nourriture et ce n'est pas une mauvaise idée de garder des bonnes relations avec eux, mais on pourrait continuer à exporter, même avec une agriculture qui respecterait mieux l'environnement.
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