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Un particulier règle sa chaudière (illustration)
Crédit : MYCHELE DANIAU / AFP
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Le gouvernement lance une concertation pour l’interdiction progressive des chaudières au gaz, après celles alimentées au fioul. Il s’agirait en effet d’interdire la pose de chaudières au gaz dès 2026 dans les logements français, évidemment pour diminuer les émissions de carbone.
Les pouvoirs publics doivent en discuter avec les professionnels de la filière, mais l’affaire suscite déjà des critiques. Cela aurait un impact considérable, car près de douze millions de ménages français sont chauffés au gaz, soit avec un appareil individuel, soit avec une chaudière collective dans une copropriété.
Les chaudières existantes continueront jusqu’à la fin de leur vie, il n'y aura pas d'obligation de remplacer sa chaudière. Il y aurait toutefois impossibilité de les remplacer, sinon par des pompes à chaleur, qui fonctionnement à l’électricité. Avec deux problèmes : ce sont des appareils beaucoup plus chers, 15.000 euros contre 5.000 pour les chaudières à gaz, et les aides gouvernementales ne sont pas suffisantes pour compenser cette différence.
Outre le prix, la plupart des pompes à chaleur sont fabriquées en Asie, alors que les chaudières à gaz proviennent d’Europe, voire de France. Il s'agit d'une nouvelle incitation à acheter hors d’Europe, après les voitures électriques qui provoquent le même genre de transferts au profit de l’Asie, la championne des batteries électriques.
La fabrication de ces chaudières à gaz représente l'une des rares filières d’excellence industrielle française, qui serait sabotée, composée de Saunier-Duval, désormais une filiale d’un groupe allemand, et Frisquet, une société familiale française créée en 1936. Des milliers d’installateurs, souvent des PME ou des TPE, pourraient être en danger. Certes, la plupart se mettent progressivement à la pompe à chaleur, mais tout est une question de délai car il faut former le personnel. En effet, 130.000 personnes travaillent dans le secteur aujourd’hui.
Éliminer le gaz des foyers pour le brûler dans des centrales, il s'agit d'une aberration
François Lenglet
L’électricité sera-t-elle présente en quantité suffisante pour alimenter toutes les pompes à chaleur ? Si la montée en charge de la consommation est brutale, avec la consommation des voitures et des logements, on serait obligé de faire tourner des centrales électriques au gaz. Éliminer le gaz des foyers pour le brûler dans des centrales, il s'agit d'une aberration. De surcroît, on ferait tourner les usines asiatiques de pompe à chaleur. Ainsi, l’électrification à marche forcée pourrait avoir des effets pervers regrettables.
Autrement, d'autres solutions pourraient être mises en place. D’abord, il existe des nouvelles technologies qui permettent de réduire fortement la consommation de gaz. Le combustible lui-même peut être beaucoup moins polluant, par exemple le biogaz émet ainsi cinq fois moins de carbone que le gaz naturel. Encore faut-il prendre le temps de développer en France cette filière naissante, ce qui permettrait à la filière de s’adapter, tant du point de vue de l’offre que de la formation des personnels.
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