Les taux de crédits enfoncent des records à la baisse. Selon l'observatoire Crédit Logement/CSA, le taux de crédit immobilier moyen en ce moment est de 1,35 % par an, soit à un cheveu de son record historique qui était de 1,33 en 2016. C'est le onzième mois consécutif que ce taux est inférieur à la hausse des prix. Des emprunts à 0,7 % sur vingt ans ont même été observés, pour les emprunteurs les mieux notés. Il s'agit du coût du crédit hors assurance et frais de dossier.
L'argent, c'est comme n'importe quel bien. Il y a un marché de gros, sur lequel s'approvisionnent les banques, et un marché de détail, lorsqu'elles nous revendent l'argent sous forme de crédit, dans une agence. Or, le prix de gros de l'argent n'a jamais été aussi bas, ce qui explique que nous payons si peu cher nos crédits.
Ce prix de gros est défini par la banque centrale européenne ou la banque de France, qui est maintenant sa succursale locale. La BCE est préoccupée par le faible niveau de l'activité en zone euro. En effet, notre reprise économique est médiocre. Du coup, elle cherche à stimuler la croissance en établissant un prix de l'argent faible sur le marché de gros, lorsqu'elle en vend des grandes quantités aux banques commerciales. Elle espère ainsi que les ménages et les entreprises vont emprunter pour investir, c'est à dire faire tourner le moteur de l'économie, en achetant des logements ou des voitures par exemple.
Il est intéressant en apparence seulement. Des taux bas, ce sont des crédits accessibles. Donc, plus d'acheteurs pour les logements et des prix de l'immobilier plus élevés. En théorie, un crédit moins cher vous permet d'acheter plus grand, pour le même remboursement mensuel. En pratique, la surface que vous pouvez acheter avec vos revenus ne cesse de diminuer, parce que le prix des logements flambe, au moins dans les grandes villes. Ce qui veut dire que la baisse du coût du crédit profite non pas à l'acheteur, celui qui s'endette, mais au vendeur, celui qui encaisse le montant de la vente.
C'est tout le problème de la politique de la banque centrale : à force de diminuer le prix de l'argent, elle provoque une explosion du prix de l'immobilier, des actions ou encore du marché de l'art. Elle prend le risque de créer un gigantesque surendettement. Elle veut stimuler la croissance dans la zone euro, elle y parvient à la marge. Mais la contrepartie, c'est un déséquilibre de richesse au profit de ceux qui possèdent du patrimoine, car leurs actifs se valorisent considérablement. Parallèlement se constitue une montagne de dettes chez les autres.
Ce qui est encore plus préoccupant, c'est que toutes les banques centrales du monde font la même politique, avec les mêmes risques, ce qui explique que la dette mondiale n'ait jamais été aussi élevée, en dehors des périodes de guerre. À l'origine, c'était pour lutter contre la grande crise de 2009, aujourd'hui, il est possible que cela déclenche à nouveau une secousse financière.
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