Un nom agite beaucoup les esprits ces jours-ci. Fiona Scott Morton devrait prendre la tête de la Direction de la concurrence de l'Union Européenne. Problème, elle est une lobbyiste américaine. Brillante, professeure à l'Université de Yale, ancienne du gouvernement d'Obama, elle a aussi été consultante pour des cabinets de conseil américains et pour des entreprises comme Apple, Microsoft ou Amazon.
Désormais, Fiona Scott Morton est économiste en chef de la Direction Générale de la Concurrence, l'organisme européen chargé de surveiller les géants du numérique, tels que Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft. Des entreprises pour lesquelles elle travaillait ces derniers mois. Toutefois, il faut s'assurer qu'ils ne sont pas en position de monopole, qu'ils ne nous imposent pas l'obsolescence programmée ou des chargeurs qu'ils sont les seuls à vendre, par exemple. L'Europe a d'ores et déjà fait condamner ces géants des technologies pour ces pratiques.
Au Forum économique de Davos en 2009, la première décision de président prise par Barack Obama a été de relever les droits de douane sur les pneus pour stopper l'arrivée des produits chinois. Le monde avait cru que Barack Obama était un symbole, un philanthrope humaniste élu à la Maison Blanche, mais c'était surtout le Président des États-Unis qui défendait les intérêts de son pays.
Sur un effectif de 32.000 personnes, la Commission n'emploie aucun américain à un poste central dans ses bureaux à Bruxelles. A priori, sur tous les dossiers sensibles, elle se déportera. Toutefois, Fiona Scott Morton était au cœur de tous les dossiers sensibles récemment, ce qui affaiblit l'Union européenne. Ça donne le sentiment que l'Europe n'existe pas, qu'elle est sous le joug des Américains.
Les "anti-Commission" comme Marine Le Pen, se sont rués sur cet argument. La taxe anti-GAFA, qui sanctionne les méga-entreprises américaines ou chinoises, a été adoptée avec peine. Les Français veulent des sanctions et les Allemands ont toujours peur de perdre leurs exportations dans ces pays.
De plus, on fragilise aussi le rêve européen : un espace économique qui peut être une alternative aux États-Unis et à la Chine. Surtout que ces deux empires renforcent déjà leurs protectionnismes. Ils favorisent leurs économies à grands coups de subventions, alors arrêtons l'éternelle naïveté européenne !
C'est le moment de mettre des règles de protection. L'intelligence artificielle arrive, les voitures électriques chinoises arrivent et l'exploitation des données personnelles devient un enjeu commercial. Si l'Europe ne se protège pas en intégrant ses citoyens et ses responsables politiques au sein d'un même projet économique, on transforme le strapontin actuel des populistes en trampoline pour les prochaines élections.
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