Ça peut sembler paradoxal. Et pourtant. Les pénuries de médicaments se multiplient notamment à cause de leur prix, trop faible. En 2023, 37% des Français déclarent avoir été confrontés au fait que le produit pharmaceutique qui leur avait été prescrit n’était pas disponible en pharmacie.
Le prix des médicaments vendus en France est fixé par la Sécurité Sociale pour une raison évidente, c’est elle qui les rembourse. Si cela avait été la responsabilité des laboratoires, ils factureraient bien plus cher. Or, la Sécurité Sociale et le ministère de la Santé souhaitent éviter cela.
Chaque année, ils demandent aux industriels de faire un effort, en baissant autoritairement le prix des produits les plus banals. Avec un argument de bon sens : les médicaments plus anciens sont amortis, ils coûtent moins cher à fabriquer que les traitements innovants de dernière génération.
Le problème, c’est que les laboratoires considèrent désormais que ce n’est plus intéressant de fabriquer ces médicaments (antibiotiques courants, anticancer, antidiabète). Face à la situation, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a annoncé sur LCI qu'il souhaitait passer une sorte de contrat avec les industriels en augmentant le prix de 10% de ces médicaments. En contrepartie, il faudra faire des stocks suffisants pour éviter les ruptures.
Il y a alors une contradiction entre sécurité de l’approvisionnement et maîtrise des coûts. Cette affaire démontre ainsi que le contrôle des prix, s’il est mal avisé, peut avoir des effets regrettables, et cela, parce qu'il se traduit par une production en baisse.
Par exemple, pendant la Révolution française, le prix du pain a été bloqué à un niveau plus faible, au kilo, que celui de la farine avec laquelle on faisait le pain. Résultat, le pain a disparu, le blocage des prix a entretenu la disette.
Ainsi, pour qu’il y ait production, il faut que le producteur y ait intérêt. C’est un philosophe et économiste écossais du XVIIIe siècle, Adam Smith, qui l’a le mieux exprimé. "Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt de l’attention qu’ils apportent à satisfaire leur propre intérêt. Nous nous adressons non pas à leur humanité, mais à leur égoïsme".
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