Un changement de climat se profile sur le marché du travail. Une sorte d’automne arrive en effet sur l’emploi français. Pour la première fois depuis l’extraordinaire reprise post-Covid, les créations de nouveaux postes de travail sont moins dynamiques que la croissance. Au second trimestre 2023, les derniers chiffres disponibles, l'activité économique a progressé de 0,5% alors que l’emploi n’a connu qu'une hausse de 0,1%, soit un niveau quasi-stable.
Une vraie rupture de tendance, alors qu’auparavant l’emploi progressait plus vite que la croissance. Le marché de l'emploi a connu une période éblouissante, avec plus d’un million d’emplois créé depuis la fin 2019, soit + 5% d’augmentation du nombre de postes de travail salariés dans notre pays. Sur la même période, la croissance n’avait pris que 1%. Un tel écart était d’ailleurs une anomalie, qui intriguait les économistes. La fièvre du marché de l’emploi est donc en train de se calmer.
Selon le ministère de l’Emploi, les fameuses difficultés de recrutement, qui perturbaient les entreprises depuis plusieurs années, baissent sensiblement dans tous les secteurs, sauf dans la construction. Ces secteurs où les pénuries s’assagissent, ce sont l’hôtellerie-restauration, où les besoins étaient moindres parce que la clientèle était moins nombreuse, les services aux entreprises comme la logistique, le transport etc... Derrière cette baisse d’activité, il y a bien sûr la fragilité de la consommation des ménages, à cause de la hausse des prix qui a mordu sur le pouvoir d’achat.
L'origine de ce ralentissement réside dans l'inflation. Les salaires n’ont pas augmenté autant que les prix, du coup les Français ont épargné, dans la crainte de la future hausse des prix. Moins de consommation, cela signifie moins de chiffre d’affaires pour les entreprises, qui embauchent donc moins. Sans compter que pour lutter contre l’inflation, les autorités décident d’augmenter les taux d’intérêt, renchérissant le coût du crédit, ce qui freine les achats.
Ce frein peut aussi avoir un impact sur le taux de chômage, dont la baisse a marqué un coup d'arrêt. Il devrait au mieux se stabiliser à 7% à court terme, alors que toute l’économie française et européenne est en train de ralentir. La croissance est très légèrement positive et tous les indicateurs économiques convergent vers le zéro plus.
Les salaires, eux, vont commencer à rattraper l’inflation. Pour la première fois depuis le début de la crise inflationniste, les salaires augmentent davantage que les prix. Une faible hausse, de 0,2% en moyenne, qui est un peu plus pour les ouvriers et les employés (+0,7%). Une tendance qui s’explique par un "mouvement de ciseaux" : d’un côté, les salaires eux-mêmes progressent plus vite, entre +4 et +5% en moyenne sur l’année. De l’autre, la hausse des prix se calme, à peu près du même niveau. Ce qui donne du pouvoir d’achat récupéré par les salariés.
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