En 2024, les Français ont acheté 42 vêtements neufs dans l'année, selon l'enquête de ReFashion, l'organisme qui fait la promotion de la seconde main et des vêtements d'occasion. C'est une aberration économique, sociale et écologique.
On ne peut pas pleurer sur la disparition des Camaïeu, Pimkie, San Marina, ou Kookaï et continuer à acheter autant de vêtements neufs dont on n'a pas forcément besoin. La moyenne des prix des 2,9 milliards d'habits, des 259 millions de paires de chaussures et des 362 millions de draps et de serviettes était de 15,60 euros. On est clairement sur de l'entrée de gamme.
On en a vendu 10 millions par jour, soit 115 vêtements neufs par seconde. Les plateformes chinoises Shein, Temu ou AliExpress sont très efficaces. Elles sollicitent en permanence leurs clients pour les pousser à consommer. Certains sites se moquent totalement de l'environnement, vendent des contrefaçons ou oublient le droit du travail.
Entre 2023 et 2024, Shein a vu ses ventes progresser de 58% en France et Temu de 178%. Malgré ce phénomène de l'ultra fast fashion, les consommateurs doivent aussi faire leur mea culpa. Ils vont ensuite pleurer sur la mort des petits boutiques de prêt-à-porter dans les rues commerçantes de nos villes.
Le e-commerce capte déjà plus d'un achat de vêtement sur cinq. On pousse la porte d'un magasin au moment des soldes. Quand on fait des études sur nos dressing comme Movinga, on s'aperçoit que deux vêtements sur trois restent sur le cintre. Nous sommes les premiers responsables !
Les petits prix sont un piège pour le pouvoir d'achat des classes moyennes, car les prix sont bas, mais on multiplie les achats. Les marques de vêtements ont aussi leur responsabilité dans la chute de certaines enseignes. Les marques ont fait la course aux petit prix en allant faire fabriquer leurs collections dans les pays à faible coût de main d'œuvre.
Au Bangladesh, l'immeuble Rana Plaza, qui s'est effondré sur les travailleurs, abritait des ateliers de confections. Le drame avait fait 1.135 morts et on a retrouvé des étiquettes de marques Camaïeu, C&A, Benetton, TEX, Auchan. On a voulu faire baisser les prix et augmenter les marges, créant un drame social.
Cela a entraîné des licenciements et des faillites. On fabriquait la mode à petit prix mais quand on ajoutait le coût du loyer de la boutique, le salaire des vendeurs, on restait plus cher que les Chinois. En 2023, le secteur a perdu 4.000 emplois en France. On a délocalisé pour améliorer les marges et faire baisser les prix.
Aujourd'hui, la production "Made In France" dans l'habillement, c'est 3,3% des ventes. Le reste vient de l'étranger. Les consommateurs et les commerçants ont détricoté la mode française, pas les Chinois.
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