Vêtements : acheter made in France et pas cher, c'est possible

Le made in France, en parler c'est bien, en acheter c'est mieux. Mais coûte-t-il vraiment plus cher ?  Peut-on réellement s'habiller 100% français sans se ruiner ?

RTL a tenté l'expérience en achetant des sous-vêtements, une paire de chaussures, un jean, un t-shirt et un sweat. Pas de faux suspense, acheter français coûte plus cher. Pour 6 articles test trouvés en rayon, comptez 373 euros. Il ne faut en débourser que 294 pour des biens similaires de grandes marques fabriquées en Asie, créant un avantage économique de 21%.

La paire de baskets, par exemple, est à 110 euros pour des Adidas, quand la marque française Sessile vend les siennes "Made in Maine-et-Loire", 149 euros. 

Pour un jean de la marque 1083, fabriqué à Romand-sur-Isère, cela coûte 129 euros, soit 19 de plus qu'un Levis qui vient d'Asie. 

Une différence notable due au coût de la main d'œuvre en Asie

Il faut préciser que pour ces comparatifs, les produits sélectionnés sont issus de marques connues avec un vrai savoir-faire, pas forcément les moins chers à chaque fois.
La différence de prix est liée notamment au coût de la main d'œuvre, le salaire minimum en Asie étant à peu près cinq fois plus faible que notre SMIC. Malgré cet écart, certaines marques françaises sont de plus en plus compétitives.

Pour s'en rendre compte, il faut aller dans le Lot, à Frayssinet-le-Gélat, commune de 350 habitants, dans un ancien corps de ferme, le centre logistique de Cocorico, qui se décrit comme un industriel du textile français et abordable.

Un stratégie pour être plus productif et habiller les français

"Le t-shirt, c'est une vingtaine d'euros. Un pull, c'est entre 39 et 49 euros chez nous. Et un jean, c'est entre 69 et 79 euros" , détaille Arthur Charles, le cofondateur de la marque. Avec 700.000 pièces vendues l'an dernier, il est le premier fabricant de vêtements français. Il montre avec un t-shirt noir sa stratégie pour contracter les coûts.

Son maître mot, c'est l'optimisation. "Par exemple, dans le col, ici, vous allez voir chez toutes les grandes marques, vous avez ce qu'on appelle une bande de propreté. Ce bout de tissu, il n'a aucun intérêt de résistance ou de confort, sauf que vous perdez entre une minute et 1 minute 30 sur chaîne" détaille le créateur, adoptant une stratégie bien rodée. 

La méthode à succès de Cocorico

"On parle beaucoup des salaires français, nous, on a pris un peu ce problème à l'envers en fait. On a mis par exemple des machines automatiques qui permettent à la même personne d'être 2 à 3 fois plus productive", présente Arthur Charles.

Pour limiter les invendus, la marque travaille en flux tendu avec ses usines et surtout, les intermédiaires sont beaucoup moins nombreux que les autres. Son dirigeant assure que "le fait qu'on a beaucoup moins d'intermédiaires que ces marques-là nous permet de proposer des produits aussi qualitatifs à des prix qui sont plus compétitifs".

La formule française et pas chère séduit de plus en plus. Cocorico, c'est 40% de croissance chaque année, de quoi revitaliser l'image qu'on peut avoir du Made in France.

Une tendance suivie par Le Slip Français

D'autres marques adhérent à cette tendance. Le plus emblématique, c'est Le Slip français. Comptez 50 euros pour un de leurs boxers, il y a 10 ans contre 19 aujourd'hui, grâce à une nouvelle usine. En comparaison, un boxer Calvin Klein, fabriqué loin de chez nous, c'est environ 15 euros.

Si tout le monde n'a pas les moyens d'investir ces euros en plus dans ces habits, il faut garder en tête que ça crée de l'emploi, et finance notre modèle social tout en étant plus écologique. Pourtant, aujourd'hui, 97% du textile acheté en France vient de l'étranger.

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