Emmanuel Macron veut faire de la recherche l'une de ses priorités. Il appelle les chercheurs du monde entier à choisir la France et notamment les chercheurs américains qui sont dans le collimateur de Donald Trump. Le président réunira le 5 mai prochain toute la communauté de la recherche.
C'est une belle idée qui, en plus, est nécessaire. Il s'est abattu un véritable coup de torchon sur les milieux scientifiques américains depuis la prise de fonction de Donald Trump, sévères coupes budgétaires, des milliers de personnes licenciées dans les agences fédérales, des programmes interrompus. Avec des domaines qui sont particulièrement ciblés, la recherche sur le climat, l'environnement, les sciences sociales, l'immunologie, l'épidémiologie, excusez du peu. Tout ça déplait à la nouvelle administration qui est contre la protection de l'environnement et du climat, contre les vaccins, etc.
François Hollande a de son côté, lui, déposé un projet de loi à l'Assemblée pour créer un statut de réfugié scientifique. Mais la France est-elle attirante pour ces chercheurs ? Elle a au moins un atout : le climat de liberté qui prévaut dans les institutions scientifiques. Tous les sujets proscrits là-bas, outre-Atlantique, sont bienvenus chez nous. Il faut aussi considérer les questions d'intendance qui ne sont pas négligeables et le moins qu'on puisse dire, c'est que la France n'est pas compétitive.
C'est notamment le cas au niveau des salaires. Un directeur de recherche au CNRS, en fin de carrière, gagne 5.800 euros brut par mois, c'est deux à quatre fois moins que dans les labos des grandes universités américaines. Il faut aussi considérer les moyens pour travailler. De l'avis unanime des chercheurs, il est devenu extrêmement difficile de trouver des financements à cause de la lourdeur des procédures bureaucratiques.
Il y a peu, Jean Tirole, prix Nobel français d'économie, avait proposé des postes à six jeunes chercheurs brillants français. Six refus ! Tous sont partis à l'étranger. Emmanuelle Charpentier, prix Nobel de chimie 2020 installée à Berlin expliquait qu'elle n'aurait sans doute pas eu en France les moyens dont elle avait disposé en Allemagne pour faire ses travaux. Autant dire que le président va devoir mouiller la chemise pour convaincre les chercheurs américains.
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