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"Y passer 12h, ce n'est pas évident" : conditions indignes, cellules vétustes… RTL a visité le dépôt du tribunal de Bobigny
RTL a visité le dépôt du tribunal de Bobigny, où des mesures ont été mises en place récemment après l'incarcération de deux policiers accusés de viol par une jeune femme fin octobre.
Tribunal de Bobigny (image d'illustration)
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
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Il y a un mois, deux policiers ont été accusés d'avoir violé une femme retenue au dépôt. Ils ont été mis en examen pour viol aggravé le 1er novembre. Les deux policiers ont reconnu avoir eu des relations sexuelles avec cette femme, tout en assurant qu'elles étaient consenties, avait révélé RTL le 30 octobre.
Depuis l'affaire du viol, Eric Mathais, le procureur de Bobigny, a mis en place une série de mesure pour qu'un tel évènement n'arrive plus. Une fonctionnaire de police accompagne forcément une personne de sexe féminin qui entre au dépôt et les policiers ont reçu l'instruction de déclencher leur caméra piéton quand ils interviennent en cellule.
Pour RTL Inside, la journaliste Plana Radenovic s'est rendue là où se sont déroulés les faits, au dépôt de Bobigny. C'est là, sous le palais de Justice, que les personnes interpellées sont maintenues en détention avant d'être présentées à un juge.
Toilettes bouchées, odeur tenace…
"D'abord, on est saisis par une odeur tenace. Une odeur d'excréments. Les toilettes sont bouchées, une cellule équipée de toilettes est utilisée pour dépanner", rapporte notre reporter.
Plus de 60 personnes se partagent 33 cellules. Dans l'une d'elle, deux hommes aux vêtements sales et au regard absent "ne savent même plus ce qu'ils attendent".
Le sénateur Guy Benarroche, qui accompagne notre journaliste, est choqué par ces conditions indignes. Pour les personnes retenues ici comme pour ceux qui y travaillent jour et nuit. "Passer une nuit ou même 12h, ce n'est pas évident. Il n'y a rien dans les cellules à part quelque chose pour s'asseoir et parfois des toilettes", observe le
membre du parti Les Écologistes.
135 policiers contre 630 à Paris
Le tribunal judiciaire construit en 1987 est non seulement vétuste, mais aussi sous-dimensionné. 135 policiers travaillent au dépôt, pour environ 14.000 passages par an. A titre de comparaison, au dépôt du tribunal de Paris, ils sont 630 policiers pour 19.000 passages annuels.
Une extension du dépôt, livrée à horizon 2028, doit permettre de doubler la surface du tribunal. En France, seuls 4 tribunaux ouvrent leur dépôt la nuit. Bobigny en fait partie.
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