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3 min de lecture
Pôle emploi (illustration du chômage)
Crédit : PASCAL GUYOT / AFP
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On en sait un peu plus sur l'impact du confinement sur les revenus des ménages français. C'est le résultat d'une étude faite par l'Institut des Politiques Publiques, l'IPP, sous l'égide de l'école d'économie de Paris. En fait, les conséquences de la crise que nous subissons sont très inégalement réparties. D'abord parce que les différents secteurs ont bien sûr été touchés différemment.
Pour la restauration, il s'agit d'une vraie dépression, pour l'industrie agro-alimentaire, la situation est bien meilleure. Ensuite parce que certains postes peuvent être effectués en télétravail, et d'autres pas. Et enfin parce que la part des contrats précaires, CDD et intérim, varie beaucoup selon les secteurs et les niveaux de revenus.
Ce qui est frappant, c'est que les catégories sociales les plus exposées sont les actifs les plus modestes qui travaillent dans les secteurs qui souffrent le plus du confinement. Tout simplement parce que les salaires les plus faibles se trouvent dans les services, qui sont justement touchés par l'épidémie.
De surcroît, les salariés les plus modestes sont les moins susceptibles de télétravailler. Leur travail requiert une présence physique, contrairement aux employés de bureaux ou aux cadres, qui peuvent exercer à distance. Enfin, les contrats précaires se concentrent évidemment au bas de l'échelle des salaires, ils sont plus de 50% chez les 20% de salariés les moins payés. Autant dire que ce sont les salariés les plus pauvres qui ont subi la crise, bien davantage que les autres.
Les aides sociales mises en place par le gouvernement ont permis de limiter les effets de cette crise, très nettement. Quand on compare les revenus des ménages pendant la crise à ceux de l'avant-crise, on constate que les pertes de revenus sont faibles, en moyenne bien sûr. Et que c'est dans la classe moyenne française qu'elles sont les plus marquées, avec -0,4%.
Les plus pauvres ne travaillaient pas, ils n'ont donc pas vu leur niveau de vie changer. Quant aux plus riches, ils n'ont pas non plus subi de pertes de revenu, parce qu'ils télétravaillent et que leur salaire n'a pas changé. Mais subsistent deux trous noirs importants, les jeunes, qui n'ont pas pu trouver d'emploi, et les précaires, qui ont perdu leurs emplois.
Pour les entreprises, c'est exactement comme pour les ménages, l'impact de la crise est très inégal. Une entreprise française sur quatre a subi une perte de chiffre d'affaires supérieure à 50%. Et à l'autre extrémité, un quart des entreprises n'ont pas été touchées, ou ont même connu des progressions de chiffre d'affaires.
Les politiques d'aide - chômage partiel, fonds de solidarité - ont pour le coup pas si mal fonctionné. Les secteurs les plus aidés sont ceux qui ont pris le choc le plus violent : hôtellerie restauration, transport et commerce. Et au total, seul 1% des entreprises ont fait faillite, c'est extraordinairement peu compte tenu de l'ampleur de la récession. C'est bien sûr lié à l'importance des aides qui ont été mises en œuvre par le gouvernement pour contrer les effets de la récession. Tout cela au prix de dizaine de milliards d'euros, bien sûr.
Comme le dit Eric Woerth, parlementaire LR et président de la Commission des Finances de l'Assemblée, on a échangé un risque social de court terme, la faillite et le chômage, contre un risque financier de long terme, avec l'augmentation spectaculaire du déficit et de la dette publique française.
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