Le gouvernement entend mettre la pression sur les patrons qui refusent le télétravail lorsque celui-ci est possible. Les autorités ont demandé une enquête à Harris Interactive. D'après les conclusions de l'étude, 15% des chefs d'entreprises refusent catégoriquement le télétravail alors qu'il serait possible et 27% acceptent le principe mais demandent quand même à leurs salariés de venir au bureau. Des chiffres qui ne sont pas négligeables car le monde du travail est en train de se diviser en trois blocs pratiquement égaux : les opposants au télétravail, les pratiquants et les abstinents dont la fonction ne permet pas de télétravailler.
La situation est différente que pendant le premier confinement. On compte environ deux fois moins de télétravailleurs mais le télétravail lui-même a évolué. On est passé d'un télétravail d'urgence en mars, où on avait basculé d'un coup du bureau à la maison, à un télétravail chronique, un télétravail de longue durée. D'ailleurs, il y a une adhésion moins forte au reconfinement aujourd'hui chez les Français, et de la même manière une adhésion moins marquée pour le télétravail chez les patrons.
On le voit avec l'étude IFOP qui montre que 60% des Français reconnaissent contourner le confinement, soit deux fois plus qu'en Mars. Une situation similaire chez les chefs d'entreprise.
Lors du premier confinement, le modèle patriarcal à la française faisait de la résistance, mais aujourd'hui, le télétravail s'inscrit dans la durée avec un défaut identifié par les chefs d'entreprises. Ces derniers constatent que le distanciel permet de gérer les affaires courantes mais complique la tâche lorsqu'il s'agit de lancer de nouveaux projets stratégiques. Pour développer l'entreprise et faire des choix de long terme, lancer des transformations, les entreprises ont besoin d'une émulation entre les membres des équipes et le télétravail le permet moins facilement.