Les annonces du président de la République, mercredi 14 octobre, vont évidemment avoir un impact important sur l'économie. C'est ce que prévoyait déjà l'INSEE il y a huit jours : nous allons avoir durablement une économie diminuée de plusieurs pourcents.
Non seulement parce que le couvre-feu devrait durer six semaines, mais aussi parce qu'Emmanuel Macron a clairement repris la perspective donnée il y a peu par le professeur Delfraissy, le président du Conseil scientifique : le virus est là au moins jusqu'à l'été 2021. Cela signifie un déficit de croissance marqué aussi au premier semestre de l'année prochaine.
La question qui se pose, c'est de combien sera ce déficit. L'INSEE évaluait le poids des secteurs affectés par l'épidémie à 9% environ de l'économie totale française. L'OFCE, un institut économique privé, l'a valorisé à 9,4% du PIB.
En gros, un tiers pour la culture et le sport, c'est-à-dire 3 points de PIB. Un tiers pour les hôtels et les restaurants, encore 3 points. Et un tiers pour les transports, des taxis aux avions. C'est toute la France des loisirs qui est happée.
Cela ne veut pas dire pour autant que l'économie va durablement diminuer de 9%. Il faut garder en tête que le couvre-feu ne touche qu'un tiers de la population française, jusqu'ici. Le reste du territoire devrait vivre sans ces nouvelles restrictions. Ensuite, même dans les grandes villes sous couvre-feu, toute l'activité des secteurs touchés ne va pas disparaître. Le midi, on pourra aller quand même au restaurant.
À l'inverse, un responsable patronal me disait mardi 13 octobre qu'il constatait un effet de halo aussi sur les secteurs non directement concernés : le commerce en général, et même l'industrie, qui alimente les magasins. C'est parce que l'inquiétude se diffuse, et inhibe la consommation et l'investissement.
En ce qui concerne l'emploi, on sait que bien que les secteurs touchés ne comptent que pour 9% du PIB. Mais ils ont concentré plus de 30% des pertes d'emploi constatées en 2020. Ce sont des secteurs qui emploient beaucoup de monde. Il faut plus d'employés dans un restaurant pour faire 100.000 euros de chiffre d'affaires que dans l'industrie.
C'est le propre des services que d'avoir besoin de beaucoup de salariés, et c'est le propre des services que de subir bien plus rudement le choc sanitaire, parce qu'ils provoquent des interactions physiques avec le client. Quand on va au restaurant, par définition on se déplace.
Pour tenir, ces secteurs vont bénéficier de plusieurs dispositifs : chômage partiel intégralement remboursé aux entreprises par l'État, nouveaux reports de charge, prêts garantis par l'état à la durée allongée... On aura les détails à partir de 14 heures.
Le gros problème qui demeure, ce sont les loyers. Jusqu'ici, les propriétaires n'ont pas voulu assumer une part de la crise. Reste à savoir si cela va pouvoir durer. Cette fois-ci, compte tenu de la perspective durable, on ne peut pas exclure des découragements et des faillites.
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