Les nouvelles mesures sanitaires annoncées par le ministre de la Santé Oliver Véran le mercredi 23 ont eu le chic pour mettre en colère tous les acteurs concernés. Les professionnels de la restauration et les bistrotiers ont fait connaître leur colère et leur incompréhension. "C'est une décision inique de la part du gouvernement qui ne cherche qu'à tenter de cacher son incapacité à gérer la crise. C'est une mesure injustifiée car les contaminations surviennent dans le milieu privé et familial, déclarait Franck Trouet, porte-parole du syndicat patronal GNI, qui représente les indépendants de l'hôtellerie et de la restauration.
"Et c'est discriminatoire, parce qu'on nous stigmatise. Enfin, c'est contre-productif, ajoutait-il , en fermant nos établissements à 22h on pousse nos clients à faire la fête ailleurs: les plages et bords de fleuves tant qu'il fait beau, et demain les appartements privés", a-t-il ajouté. Une incompréhension partagée par le chef Philippe Etchebest.
Si les bars et restaurants se voient une nouvelle fois amputés, les nouvelles règles vont aussi avoir un impact sur les rassemblements autorisés ou non. La jauge maximale pour les grands événements va être abaissée à 1.000 personnes, contre 5.000 jusqu'ici, dans les onze métropoles en "zone d'alerte renforcée", une mesure qui va par exemple impacter les rassemblements sportifs comme le tournoi de Roland Garros qui débute dimanche.
Les salles de sport et des gymnases, car "ce sont des espaces confinés où le port du masque est impossible voir a minima complexe et qui sont des lieux hélas de contamination importants", seront aussi fermés dans ces zones. Ces mesures, décidées pour une durée de deux semaines, concernent les métropoles de Bordeaux, Lyon, Nice, Lille, Toulouse, Saint-Étienne, Rennes, Paris et sa petite couronne, Rouen, Grenoble et Montpellier. Les salles de spectacles, théâtres et cinémas sont quant à elles protégées, pour l'heure, par les mesures de distanciation mises en place depuis des semaines et le port du masque obligatoire.
Une mesure similaire visant les pubs a été prise chez nos voisins britanniques quelques jours auparavant l'annonce d'Olivier Véran. L'interdiction du public pour les événements sportifs et la fermeture pure et simple des salles de concert comptent parmi la prochaine batterie de mesures pouvant être rapidement mises en place pour serrer la vis outre-Manche. Un modèle que pourrait suivre le gouvernement français pour éviter l'engorgement éventuel des hôpitaux. Avec un risque : celui de ne plus être compris et écouté par la population qui, à l'instar de l'acteur Nicolas Bedos, ne supportent plus ces restrictions des libertés. Le gouvernement doit trouver l'équilibre précaire entre responsabilité sanitaire, maintien de l'activité économique et acceptabilité des normes par la population.
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a détaillé les mesures destinées à venir en aide au cinéma, alors que le plan de relance du gouvernement prévoit de consacrer au total deux milliards d'euros à la culture : 34 millions d'euros seront affectés aux exploitants, qui vont pouvoir éponger une partie de leurs pertes de billetterie, 19 millions iront aux producteurs et aux distributeurs, ou encore 6 millions aux "talents", dont les jeunes auteurs. Les enseignants seront également davantage incités à emmener leurs élèves au cinéma pour des séances pédagogiques, un moyen d’œuvrer à "la reconquête du jeune public", qui a tendance à déserter les salles pour les films en ligne sur internet.
Une grande partie du soutien au secte