C'était son premier grand oral mercredi 16 septembre, devant les Eurodéputés réunis à Bruxelles. Et une chose est certaine, Ursula von der Leyen a de hautes ambitions pour l'Europe. La présidente de la Commission prononçait le traditionnel discours sur l'état de l'Union.
Enfin, plus un programme d'ailleurs, qu'un discours. Elle a plaidé pour une Europe plus verte, plus tolérante, mais aussi plus ferme. Elle a jeté les bases, car le chantier qui attend les 27 désormais est énorme.
Une Europe plus verte. C'est l'une des premières grandes annonces de la présidente. Elle s'engage sur une réduction plus forte que prévu des émissions de gaz à effet de serre. Quel est l'objectif et comment y arriver alors? On passe de -40% à -55% en 2030 par rapport à 1990. L'accent aujourd'hui est principalement mis sur l'hydrogène et la rénovation des bâtiments.
L'hydrogène peut aider à fabriquer un acier propre neutre en carbone. Ainsi, cet été, en Suède, a été érigée la première usine sidérurgique fonctionnant sans énergie fossile. La sidérurgie, c'est 5% à 8% des émissions de dioxyde de carbone. Les bâtiments, eux, représentent 40% de nos émissions en Europe. L'intelligence artificielle doit aider à construire des immeubles, des bureaux, qui consomment zéro énergie.
Une Europe plus juste aussi. Autre promesse, celle d'un renforcement des droits pour les LGBTQI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queers et intersexes). Qu'est-ce qui a motivé ce coup d'accélérateur ?
C'est un homme : le président polonais, Andrzej Duda, qui compare les LGBT à du neo-bolchevisme. Voyez par exemple la création dans le pays d'une centaine de zones anti-LGBT, des communes qui appellent à l'intolérance et qui par exemple ne fournissent aucune aide financière aux ONG qui soutiennent les minorités sexuelles.
Mercredi, Ursula Van der Leyen a promis au contraire un renforcement de leurs droits et notamment le fait qu'un parent homosexuel puisse faire valoir ses droits sur son enfant dans les 27 pays de l'Union européenne.
La politique migratoire est évidemment l'un des grands défis qui attend l'UE. Et là, c'est une annonce de taille puisque Ursula von der Leyen promet d'abolir le fameux règlement de Dublin. Et ça change tout.
Le règlement de Dublin est un texte signé il y a sept ans, entre les 28 à l'époque avec l'Union européenne, mais aussi avec la Suisse, l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein. Il prévoit que la demande d'asile d'un migrant soit examinée dans le premier pays qui l'accueille. Autrement dit, un Libyen qui arrive sur un bateau en Grèce qui a continué sa route vers la France, ne peut faire sa demande d'asile qu'en Grèce.
Un fichier avec les empreintes digitales des réfugiés recense leur pays d'arrivée. Vous imaginez donc bien que les demandes d'asile se multiplient en Grèce, en Italie, mais que le reste de l'Union européenne s'en lave le plus souvent les mains. Ce n'est pas la première fois que cette réforme est contestée. On va voir si ça suit et notamment si les chefs d'État et de gouvernement sont d'accord.
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