Compétitivité, environnement, prix : les défis de la filière du poulet en France

Le poulet résume parfaitement ce qui arrive à l'agriculture et offre aussi l'occasion de mettre les citoyens et les consommateurs que nous sommes devant nos responsabilités. En effet, c'est bien un poulet sur deux que nous consommons aujourd'hui qui n'est pas français. Il peut venir de Belgique, de Pologne, d'Ukraine, parfois même de plus loin encore du Brésil. 

La raison principale, illustrant l'une des difficultés majeures de l'agriculture française, c'est le déficit de compétitivité. Produire du poulet ailleurs coûte 20 à 40% moins cher. C'est pour ça que pour faire des nuggets, des cordons bleus, des plats cuisinés industriels, les restaurateurs importent du poulet venu de l'étranger. 

C'est là que les consommateurs ont une sacrée responsabilité, à savoir regarder l'origine. Celle-ci est précisée sur les emballages, en tout petit.

Le poulet au centre des débats sur l'agriculture Française

Cette qualification, marquée souvent comme "poulet UE" ou "hors UE", sert à montrer si la viande est française. D'ailleurs, ce n'est pas parce qu'il y a éventuellement un drapeau français pour le lieu de préparation ou pour l'usine que le nugget devient français. Si on veut aider les agriculteurs, et si on a les moyens, on peut bouder les produits origines UE ou non UE.

À lire aussi

activité-conso

Carrefour, Lidl, Auchan… Avec la publicité comparative, les enseignes mènent une guerre sans merci

L'agriculture française doit se moderniser pour rester compétitive, selon certains experts. L'ouverture de nouveaux poulaillers est jugée urgente pour produire du poulet localement et réduire les importations, qui augmentent le bilan carbone. 

Une installation de nouveaux poulaillers industriels qui divise

Cette position contraste avec celle de Marine Tondelier. La secrétaire nationale des Verts, qui s'oppose à de nouvelles installations, "des poulaillers industriels, je ne suis pas d'accord avec ça, je ne pense pas que c'est l'agriculture que nous défendons " disait-elle lors de sa visite au Salon de l'agriculture le 25 février. 

Le débat soulève la question de l'accessibilité économique du poulet, alors que tout le monde ne peut se permettre du bio ou du label rouge. Pour garantir un poulet sain, français et abordable, la modernisation de l'agriculture est une nécessité.