Il y a tout juste deux mois, en novembre dernier, la première grande manifestation des "gilets jaunes" étaient organisée. La contestation des hausses des prix des carburants s’est métamorphosée en une colère sociale plus large, inédite et très difficile à gérer pour le pouvoir. Retour sur ce mouvement populaire, de sa naissance sur les réseaux sociaux aux violentes manifestations de rue, en passant par les concessions de l'exécutif.
C'est une page de l'Histoire, qui n'a pas fini de s'écrire et a donné lieu à une pièce qui compte déjà neuf actes. C'est d'abord sur les réseaux sociaux que la grogne s'est propagée. Pétitions, et appel au blocage se sont multipliés. "Répartissez-vous dans toute la ville", peut-on lire sur les réseaux sociaux.
La première manifestation a eu lieu le 17 novembre. Elle s'est jouée sur des ronds-points, des périphériques, au cœur des villes. 288.000 manifestants en France selon le ministère de l'Intérieur. Bien plus selon ceux que l'on surnomme désormais : les "gilets jaunes" qui s'affichent alors apolitiques.
En Savoie à Pont-de-Beauvoisin, le rassemblement déplore sa première victime. Une manifestante de 63 ans est tuée, renversée par une automobiliste. On compte aussi 400 blessés. À Paris, le plus gros rassemblement a lieu sur les Champs-Élysées.
Réponse du gouvernement le lendemain : "Le cap que nous avons fixé, nous allons le tenir. Ce n'est pas quand ça souffle qu'il faut changer de cap", déclare le Premier ministre Édouard Philippe. Les manifestants eux aussi gardent le cap. "Il m'a remotivé. Je l'ai entendu je me suis dit j'y retourne. Je suis artisans s'il faut prendre une deuxième journée j'en prendrait une deuxième", dit l’un d’entre eux.
L'acte 2 compte près de deux fois moins de manifestants relativement calmes en province à Paris en revanche la situation se tend rapidement. Le gouvernement dénonce une instrumentalisation politique. "L'ultra droite s'est mobilisée et est en train de dresser des barricades sur les Champs-Élysées", intervient Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur.
"C'est minable et malhonnête à l'image de cette manipulation politicienne", écrit sur son compte Twitter Marine Le Pen. Pourtant du Rassemblement National en passant par Debout la France, ou la France Insoumise, les politiques sont nombreux à jouer le jeu des "gilets jaunes".
L'acte 3, le 1er décembre à Paris est l'un des points culminants des affrontements au pied de l'Arc de triomphe. Grenades et canon à eau d'un côté, projectiles plus artisanaux de l'autre. Ce qui marque surtout ce jour-là ce sont les destructions commises à l'intérieur de l'Arc de Triomphe. Symbole par excellence de l'unité nationale.
Le même jour au Puy-en-Velay, un autre symbole de l'État est attaqué : la préfecture. Emmanuel Macron se rend sur place constater les dégâts. Il se fait hué par les manifestants.
Le 8 décembre, les forces de l'ordres sortent les gros moyens, notamment les blindés.
Malgré les violences, les attaques contre des députés de la majorité, ou des journalistes, trois Français sur quatre soutiennent les "gilets jaunes".
L'exécutif finit par céder. Un mea culpa du président de la République et des annonces : hausse du Smic, baisse de la CSG pour les retraités modestes, défiscalisation des heures supplémentaires. En tout : 10 milliards d'euros de mesures. Les "gilets jaunes" restent pourtant mobilisés.
Les manifestants désormais veulent changer le système démocratique du pays avec par exemple l’instauration du référendum d'initiative citoyenne, le RIC. Une des difficultés pour le pouvoir : aujourd'hui encore aucun leader ne se dégage. Personne avec qui négocier ou encadrer le mouvement. Les samedis se suivent, les images choc se succèdent.
Désormais un Français sur deux soutient le mouvement. Pour tenter de mettre fin à ces divisions, Emmanuel Macron mise sur le dialogue. Sa parole ne portant plus, il a donc pris sa plume pour inviter les citoyens à participer à un débat national censé duré deux mois.
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