Au lendemain de l'acte 9 des "gilets jaunes" et avant le début du grand débat national prévu mardi 15 janvier, Emmanuel Macron a décidé de s'exprimer. Mais cette fois, point d’allocution télévisée. Comme François Mitterrand, en 1988, et Nicolas Sarkozy, en 2012, le chef de l'État a décidé d'envoyer une lettre aux Français.
Dans le plus grand secret, le président de la République, accompagné par certains proches et quelques ministres, a donc finalisé ce texte ce dimanche après-midi avant de l'envoyer en début de soirée.
>> Découvrez la lettre d'Emmanuel Macron en intégralité
Après un discours de fermeté, où il dénonce notamment les violences et les pressions commises par certains "gilets jaunes" depuis le début de la mobilisation, Emmanuel Macron a opté pour l'ouverture en appelant le "plus grand nombre" de Français à prendre part au grand débat national afin de "transformer les colères en solutions".
Un grand débat national qui prendra fin le 15 mars prochain avant que les premières conclusions ne sortent dans les semaines suivantes. "Je vous en rendrai compte directement dans le mois qui suivra la fin du débat", a assuré le chef de l'État en fin de lettre.
Selon le pensionnaire de l'Élysée, ce grand débat "devra répondre à des questions essentielles qui ont émergé ces dernières semaines". Si quatre thèmes ont été retenus par le gouvernement; la fiscalité, la démocratie, l'écologie ou encore l'immigration, le chef de l'État a proposé de baliser ce rendez-vous autour de 35 questions.
"Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ?", "Quels impôts faut-il baisser ?, "Comment mieux organiser notre pacte social ?", "Comment voudriez-vous que l'État soit organisé ?", "Faut-il reconnaître le vote blanc ?", ... Autant de questions déjà formulées par Emmanuel Macron dans son long courrier aux Français.
Si Emmanuel Macron assure qu'il n'y a "pas de questions interdites" lors de ce grand débat national, la réalité est malgré tout un peu plus nuancée. Ainsi outre la trentaine de questions, le chef de l'État trace aussi des lignes rouges, comme la suppression de l'ISF.
"Nous ne reviendrons pas sur les mesures (...) afin d'encourager l'investissement et faire que le travail paie davantage", indique-t-il en référence à la suppression de cet impôt sur la fortune et à la hausse de la CSG pour réduire des cotisations sociales. "Elles viennent d'être votées et commencent à peine à livrer leurs effets. Le Parlement les évaluera de manière transparente et avec le recul indispensable". Et de poursuivre : "Nous ne pouvons poursuivre les baisses d'impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique".
Si Emmanuel Macron affiche une certaine ouverture et semble prêt à apporter des réponses concrètes aux "gilets jaunes", il pose malgré tout un cadre strict à ce grand débat national. Cet événement n'est "ni une élection, ni un référendum", écrit-il dans sa lettre.
Mais le grand débat national n'est pas le seul sujet abordé dans cette lettre. Ainsi, en préambule, Emmanuel Macron a ciblé une partie des "gilets jaunes" alors que de nouvelles violences ont émaillé l'acte 9 de la mobilisation.
"Je n’accepte pas, et n’ai pas le droit d’accepter la pression et l’insulte, par exemple sur les élus du peuple, je n’accepte pas et n’ai pas le droit d’accepter la mise en accusation générale, par exemple des médias, des journalistes, des institutions et des fonctionnaires", écrit-il en s'adressant directement aux casseurs. Et d'ajouter : "Si tout le monde agresse tout le monde, la société se défait".
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