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2 min de lecture
Garde dans la prison de Bordeaux-Gradignan
Crédit : Thibaud MORITZ / AFP
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Les prisons sont sous le feu des projecteurs ces derniers jours. Des évasions spectaculaires, comme celle d'un détenu en sortie au planétarium à Rennes ou celle de deux prisonniers qui ont scié les barreaux de leur cellule à Dijon, font la Une des journaux.
Outre ces faits divers, les problèmes des établissements pénitentiaires sont structurels. Depuis des années, la surpopulation carcérale est pointée du doigt. Pour en parler, Marc-Olivier Fogiel recevait Valérie Mousseeff, directrice de prison depuis 20 ans et première femme à la tête du centre pénitentiaire de Baie-Mahault, en Guadeloupe.
Il n'y aurait pas meilleur exemple de la surpopulation carcérale que le centre qu'elle dirige. À Baie-Mahault, le taux de surpopulation atteint les 250%. Quand 3 détenus dorment dans des lits superposés, 10 dorment sur des matelas par terre.
Valérie Mousseeff le sait : cet entassement, qui plus est, dans des conditions très humides, chaudes, provoque des tensions chez les détenus. "Une cellule surpeuplée, c'est une cocotte-minute prête à exploser. C'est dangereux pour tout le monde", lâche-t-elle.
C'est dangereux pour le détenu à l'intérieur. C'est aussi dangereux pour l'agent qui ouvre la porte. Et c'est dangereux pour la société, on le dit trop peu à mon sens, qui récupère la personne à sa sortie.
Valérie Mousseeff, directrice du centre pénitentiaire de Baie-Mahault (Guadeloupe)
Les derniers gardes des Sceaux en poste ont fait des propositions pour tenter de résoudre le problème. Les 15.000 places qui devraient voir le jour en 2027 et les 3.000 en prisons modulaires récemment annoncées seront-elles une réponse efficace ? "Je ne sais pas si ce sera suffisant, mais dans tous les cas, c'est nécessaire", commente la directrice de prison.
S'il y a une urgence quantitative, de nouvelles cellules ne sauraient, en réalité, tout résoudre. "Je crois qu'il faut surtout que la société réfléchisse au rôle et à la place de la prison. Est-ce qu'on veut régler tous les maux de la société par la prison ? Est-ce qu'on veut incarcérer pour tout ? Parce que finalement, c'est l'échec de toutes les institutions, la prison", analyse Valérie Mousseeff.
Gardons les plus dangereux mais il faut trouver d'autres systèmes pour les autres.
Valérie Mousseeff, directrice du centre pénitentiaire de Baie-Mahault (Guadeloupe)
Celle qui est directrice pénitentiaire depuis 20 ans a également réagi à l'actualité judiciaire dense de ces derniers jours. Ce jeudi, la BRI a mis fin à la cavale d'un détenu de 37 ans qui était parvenu à s'échapper lors d'une visite au planétarium, à Rennes. Au lendemain de cette évasion, le directeur de l'établissement pénitentiaire rennais avait été limogé, "sans respect des droits contradictoires du directeur et sans explication", regrette Valérie Mousseeff. "Cette décision m'insécurise totalement", a-t-elle soufflé.
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