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La maison d'arrêt de Dijon, le 27 novembre 2025.
Crédit : ARNAUD FINISTRE / AFP
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Ce jeudi 27 novembre au petit matin, deux détenus sont parvenus à s'évader de la maison d'arrêt de Dijon (Côte-d'Or). Un scénario digne d'un film. Les deux hommes, âgés de 19 et 32 ans, ont scié les barreaux de leur cellule respective du quartier disciplinaire à l'aide d'une lame de scie, avant de glisser sur des draps pour s'extraire de la prison.
"Les moyens humains déployés pour tenter de retrouver ces personnes en fuite, et à l'encontre desquelles le parquet de Dijon a décerné des mandats de recherche, sont très conséquents puisque près d'une centaine de fonctionnaires de police ont été mobilisés" dans cette traque, a fait savoir le procureur de la République de Dijon dans un communiqué transmis en fin d'après-midi.
Le plus jeune des deux détenus, âgé de 19 ans, est considéré comme "dangereux". Yanik T.C. est en effet mis en examen pour avoir participé à une expédition criminelle il y a un an, le 14 octobre 2024, qui visait à tuer un jeune lui-même très connu des services de police.
Un contrat accepté avec deux complices, armés d'un fusil mitrailleur de type kalachnikov. Mais l'opération a échoué, la cible les ayant mis en fuite. Yanick T.C. est également connu pour de nombreux délits et a fréquenté la prison à plusieurs reprises depuis ses 13 ans.
Le deuxième évadé, Kevin W., a 32 ans. Il est en détention provisoire depuis avril 2023 pour menaces et violences habituelles sur conjoint. Les deux détenus se sont rencontrés dans cette prison de Dijon et ont organisé ensemble cette évasion et se faisant délibérément placer en quartier disciplinaire. Kevin W. a par ailleurs laissé un mot dans sa cellule, où il est écrit "Bye".
Avant d'être placés dans des cellules distinctes au sein du quartier disciplinaire, situé au rez-de-chaussée de la prison, les deux détenus avaient récupéré des lames de scie à métaux livrées par drone.
Après avoir scié les barreaux toute la nuit et une fois les surveillants passés tôt ce matin, les détenus sont sortis de leur cellule respective, avant de franchir le mur d'enceinte de la prison à l'aide de draps en guise de cordes.
Les deux détenus se sont retrouvés devant la porte d'entrée principale de la maison d'arrêt. Probablement cachés derrière un arbre ou une voiture sur le parking, ils ont attendu que la porte principale s'ouvre pour laisser passer un véhicule du personnel et se sont enfuit à pied avant, éventuellement, de retrouver un complice qui aurait pu les attendre à l'extérieur.
La maison d'arrêt de Dijon est ancienne, datant de 1853, située en centre-ville. Beaucoup jugent qu'elle est mal protégée, dépourvue de filets anti-drones qui livrent fréquemment de la drogue ou des téléphones. Elle souffre aussi d'une surpopulation carcérale, avec 310 prisonniers pour 180 places.
"Les drones livrent plusieurs fois par nuit, voire même dans la journée, à ceux qui ont commandé", témoigne Frédric Stoll, syndicaliste FO-Pénitentiaire à la maison d'arrêt de Dijon.
Dans un communiqué, le ministère de la Justice reconnaît que "la maison d’arrêt de Dijon est un établissement vétuste". Le 21 novembre, la place Vendôme avait annoncé "un plan d'investissement et de sécurisation immédiats d'un montant de 6,3 millions d'euros", pour rénover cette prison. Les travaux devraient prochainement débuter.
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