De plus en plus atteints de souffrance psychique et de troubles psychologiques, des "dizaines de milliers" d'enfants et adolescents consomment des psychotropes en France. Le nombre de prescriptions a flambé ces dernières années, selon un rapport du Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA), consulté par RTL. Leur consommation a doublé en l'espace de dix ans chez les 6-17 ans.
Le rapport souligne que cette hausse est liée à un manque de soins appropriés, ainsi qu'à des événements stressants comme la crise sanitaire, la guerre en Ukraine ou encore le phénomène d'éco-anxiété. Et, plus ce nombre explose et plus l'accès aux soins devient compliqué : "Faute de soins adaptés, le recours à la seule prescription de médicaments psychotropes".
Le HCFEA met en garde contre la consommation de psychotropes, des antidépresseurs, des antipsychotiques ou encore des hypnotiques, qui peuvent créer une dépendance chez les enfants. Ces "conduites addictives commencent très tôt et peuvent entraîner un cercle vicieux dans lequel l'enfant se retrouve rapidement prisonnier de pratiques qui les rendent dépendants". Pour éviter ce risque, des alternatives aux psychotropes existent.
L'efficacité des prescriptions de psychotropes chez les enfants est relativisée dans le rapport du HCFEA : "Les consensus internationaux sont réservés quant à la prescription de médicaments psychotropes chez l’enfant et l’adolescent. Elles insistent sur l’importance des mesures de précaution, de la surveillance et le rôle des agences de santé et de sécurité du médicament".
Le rapport cite les recommandations de la Haute autorité de la santé (HAS) et l'Agence de sécurité du médicament pour éviter la consommation de psychotropes. Celles-ci préconisent des mesures "psychothérapeutiques, psychoéducatives et sociales" en priorité. Si ces mesures s'avèrent insuffisantes, alors la prescription de psychotropes est recommandée "avec un accompagnement psychothérapeutique et un suivi médical", précisent-elles. Ces recommandations visent notamment les enfants ayant un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
Dans ce cas, le HCFEA insiste sur "l’importance pour le médecin de premier recours de contacter et d’échanger régulièrement avec le médecin scolaire, et le cas échéant, d’échanger avec l’équipe enseignante". Le système scolaire est considéré comme l'un des facteurs menant à des risques de diagnostic et de médication psychotrope en psychiatrie de l’enfant, au même titre que la maltraitance, les mauvaises interactions entre les parents, l'exposition excessive aux écrans ou le stress.
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