Ce n’est pas encore le printemps, et pourtant, les pollens reviennent en force. Oui, la météo clémente, ces dernières semaines, a favorisé la floraison précoce des arbres. Dans le nord, il s’agit surtout des bouleaux et des frênes. Dans le sud, c’est plutôt les cyprès. Pour les personnes allergiques, c’est donc déjà le début des désagréments : éternuements, nez qui coule et qui se bouche, yeux qui pleurent et qui grattent, gorge irritée…
Si on est allergique, que doit-on faire ? Selon le docteur Jean-Marie Nguyen, allergologue et membre de l’association Asthme & Allergies, que j’ai interviewé, "dès que l’on sent les symptômes venir, il ne faut pas attendre et prendre un antihistaminique. Si le délai pour voir son médecin prend quelques jours, il faut savoir qu’on peut obtenir en pharmacie un antihistaminique sans ordonnance. Sous forme de comprimés, il limite les démangeaisons au niveau des yeux, l’écoulement nasal et les picotements de la gorge".
Si l’antihistaminique ne soulage pas assez - cela arrive effectivement lorsque le taux de pollens est très élevé ou lorsque la durée de pollinisation est longue comme actuellement - on peut également recourir à un corticoïde par voie nasale, plus puissant, en continuant l’antihistaminique. Il agit sur tous les symptômes, et notamment sur l’obstruction nasale, là où les antihistaminiques sont moins efficaces. Mais comme il n’agit qu’au bout de deux jours environ, il faut le prendre au minimum en cure d’une semaine à 10 jours, m’a expliqué le Dr Nguyen. Par ailleurs, si on est en train de suivre un traitement de désensibilisation aux pollens, il faut le poursuivre jusqu’à la fin de la saison pollinique. Mais c’est trop tard pour le commencer car il faut l’initier environ 3 mois avant l’arrivée des pollens.
Comme toujours, le mieux, c’est de prévenir les crises. Souvent, les gens savent qu’ils sont allergiques aux pollens, mais ils ne savent pas toujours à quel pollen exactement ils réagissent. Pourtant, savoir si on est allergique à tel ou tel pollen d’arbres ou d’herbacées permet d’anticiper les périodes durant lesquelles on risque d’être exposé. On peut regarder sur le site du Réseau national de surveillance aérobiologique, pollens.fr, et voir quels pollens se trouvent dans l’air. En fonction de cela, on va, par exemple, prendre son traitement et les précautions nécessaires pour limiter son exposition.
Ce n’est pas facile car les pollens s’infiltrent partout. Il vaut mieux aérer son domicile tôt le matin ou le soir, après le coucher du soleil. De retour chez soi, il est conseillé de changer de vêtements, de se laver le visage, la barbe, et les cheveux ou au moins bien de les brosser pour ne pas ramener de pollens sur son oreiller et être