Dans le projet de loi "pour la confiance dans l’institution judiciaire" que le ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti, a présenté mi-avril au Conseil des ministres, un volet important est consacré au statut du travailleur détenu.
Actuellement examiné en commission à l'Assemblée nationale, il prévoit notamment de faire entrer le contrat de travail derrière les barreaux. Le travail, essentiel pour la vie des détenus, mais aussi pour préparer leur sortie et leur réinsertion.
Derrière les hauts murs de la prison de Nantes, au bout de plusieurs couloirs, se trouvent les ateliers, où les détenus travaillent. Dans cette salle, certains dessinent sur ordinateur les plans d'évacuation pour des immeubles en cas d'incendie. Une autre petite pièce abrite un centre d'appel, tout ce qu'il y a de plus classique.
Au total, six détenus démarchent des entreprises. "Ça me plaît, ça me fait un petit fil conducteur avec l'extérieur et ça me permet surtout d'occuper ma journée, plutôt que de rester dans ma cellule à ne rien faire", témoigne Jérémy, 29 ans, détenu depuis 9 ans.
Sylvie Manau dirige le centre pénitentiaire. Pour elle, le travail est essentiel pour l'équilibre des détenus. Qu'il y ait des contrats de travail lui semble donc parfaitement légitime : "On a des personnes détenues qui ont travaillé pendant 15 ans, 20 ans. Je pense qu'il est important que ces personnes puissent bénéficier d'une reconnaissance".
À Nantes, près de la moitié des prisonniers travaillent, soit dans les ateliers, soit pour les services de la prison, les cuisines par exemple. C'est un taux plus élevé que la moyenne. "On a une chute assez vertigineuse du travail pénitentiaire depuis 20 ans", constate Benjamin Guichard, chef du service de l'administration pénitentiaire chargé d'accompagner les détenus vers l'emploi. "L'objectif c'est que ça ressemble à la vraie vie, que l'entreprise puisse effectuer un entretien de recrutement et signer un contrat avec le détenu", poursuit-il.
L'entreprise, elle, pourra choisir ses salariés, licencier ceux qui ne lui conviennent pas. La question est de savoir si cela suffira pour attirer de nouveaux employeurs. Sous le micro-casque du centre d'appel, Jérémy gagne 400 euros par mois, soit 45% du SMIC. Cela ne risque pas de bouger avec ce nouveau contrat de travail, il faut bien ça pour attirer les employeurs derrière les hauts murs des prisons.
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