Présidentielle 2022 : pourquoi vous allez voir des clitoris sur les affiches des candidats

Avant le premier tour de l'élection présidentielle 2022, des militantes parisiennes du collectif Nous Toutes, association de lutte contre les violences faites aux femmes, sont passées à l'action. Comme le révèle 20 Minutes, une vingtaine de militantes ont en effet collé des images des dessins de clitoris sur les affiches de campagne des candidats, dans les rues de Paris. 

L'opération de collage a eu lieu dans la soirée du 6 avril dernier à Paris, "du côté d’Odéon, Saint-Michel et de la Sorbonne", précise 20 Minutes.  Interrogée par RTL, Marie, du Collectif Paris Nord, explique que le collectif souhaitait "une action forte en amont du premier tour afin de remettre nos luttes sur le devant de la scène." Des affiches de campagne ont aussi été recouvertes par des slogans de Nous Toutes, incitant à prendre en compte les droits des femmes pendant cette campagne présidentielle en France. On pouvait lire  "Les prédateurs sexuels n'ont rien à faire en politique" ou encore  "féministes contre le fascisme", sur certaines pancartes du collectif. 

Le but de cette opération ? Redonner de la visibilité aux violences faites aux femmes, peu abordées pendant le premier tour de la campagne présidentielle de 2022. ". Bien que plus de la moitié de notre société subisse l'oppression des violences patriarcales, ce problème n'est toujours pas un sujet majeur de campagne et la plupart des candidat·e.s de cette élection n'étaient pas à la hauteur sur ces questions," confie Marie, avant d'ajouter qu'en "collant des clitoris sur les affiches de campagne, on dénonce le féminisme washing, le sexisme, la misogynie et on reprend notre place dans l'espace public."

"Un tarif spécial" pour Macron, Zemmour, Pécresse, Le Pen et Dupont-Aignan

Les affiches d'Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Nicolas Dupont-Aignan ont toutes été ornés de clitoris. Ces candidats n'ont pas été choisis au hasard. Marie, du collectif NousToutes Paris Nord, commence par nous parler d'Emmanuel Macron : "Les féministes sont en colère contre Macron et son gouvernement qui a principalement fait de la communication. En cinq ans, rien n'a changé." Elle parle ici du fait que le nombre de féminicides s'élevait à 600 depuis le début du qunquennat, selon le collectif, alors que le président sortant avait promis d'en faire la grande cause du quinquennat. 

"Les affiches de Le Pen, Zemmour, Dupont-Aignan, Pécresse ont été également recouverte, car il ne peut y avoir de conscience féministe et d'égalité entre les individus chez des candidats racistes, fascistes et, pour certains, accusés d’agressions sexuelles," faisant allusion aux différentes plaintes pour agressions sexuelles portées contre le candidat de Reconquête!, Eric Zemmour. 

Marie, accompagnée du collectif, prépare aujourd'hui de nouvelles actions pour l'entre-deux-tours "mais aussi après, car aucun des candidat.e.s en lice ne porte de valeur ou de projet féministe."