La fameuse lettre au Père
Noël était au programme des écoles primaires au XIXème siècle. On
apprenait aux enfants à la rédiger. Néanmoins, quand ils
l’envoyaient, ils ne recevaient jamais de réponse. En effet, à l’époque, les lettres
dont l’adresse étaient inconnues finissaient à Paris, au dépôt central des
rebuts.
Si les petits Américains ont eu droit à une réponse officielle dès 1912, grâce
à l’opération Santa, comme Santa Claus, le nom du Père Noël aux États-Unis, les
petits Français, eux, ne recevaient rien. Et puis à partir des
années 50, certains enfants commencent à recevoir des réponses du Papa
Noël, enfin plutôt de Maman Noël.
Sans se concerter, deux femmes : Magdeleine Homo, une postière de Veules-les-Roses en Haute-Normandie, et Odette
Ménager, de la poste de Nueil-sur-Layon dans le Maine-et-Loire, décident que ça
suffit. Attristées de voir ces lettres sans réponse, elles décident de se
transformer en Mères Noël et de répondre aux lettres des enfants, au risque de
perdre leur emploi.
En faisant ça, elles rompent le serment de confidentialité des postiers qui leur interdit d’ouvrir le courrier. Strictement interdit et passible de renvoi. Mais la magie de Noël est plus forte. Elles y passent leurs soirées, leurs week-ends, à répondre à la main à chaque lettre, et évidemment très vite, elles sont submergées. Alors Magdeleine Homo tente un va-tout, quitte à se faire virer.
Elle se rend à Paris pour tout avouer au
ministre des PTT, Jacques Marette, et lui dire qu’il faut l’aider. À sa grande
surprise, au lieu de la blâmer, il la félicite et décide de créer
officiellement le secrétariat du Père Noël. Il faut dire qu’il est très
sensible aux enfants grâce à sa sœur, Françoise Marette, devenue Dolto après
son mariage. C’est d’ailleurs elle qui, en 1962, rédige la toute première
lettre modèle que la Poste renvoie aux petits Français. Une Mère Noël de plus.
De 1962 à 1967, le secrétariat du Père Noël
est à Paris mais devant l’afflux de lettres, il manque de place. Le ministre
des PTT en parle au ministre du Budget, son ami Robert Boulin, maire de
Libourne à l’époque. Il offre alors un terrain gratuit à la Poste sur le vignoble de
Saint-Emilion, conscient que cela va créer des emplois, notamment de lutins
puisqu’ils sont aujourd’hui 60 dédiés aux lettres du Père Noël.
Pour la lettre, pas besoin de timbre, juste marquer "Secrétariat du Père Noël 33500 Libourne." Ou plus poétique "Avenue des Rennes, Laponie", ça arrivera aussi.
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