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Le chantier de la reconstruction de Mayotte.
Crédit : ALEXIS DUCLOS / AFP
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Il y a un an jour pour jour, le cyclone Chido frappait de plein fouet les côtes mahoraises. Le 14 décembre 2024, dès le début de la matinée, de puissants vents balaient l'île aux Parfums, transformant radicalement son paysage en quelques heures seulement.
Le cyclone Chido, l'un des plus ravageurs que le département ait connu, a fait 172 morts dans sa course, dont 39 morts à Mayotte d'après le décompte officiel.
Selon Météo-France, le dernier cyclone d'ampleur comparable remonte à 1934. Sur son sillage, Chido a emporté de nombreuses infrastructures. Un an plus tard, l'étendue des dégâts est toujours difficile à estimer, mais le coût de la reconstruction s'élève au-delà du milliard d'euros, selon les propos de l'ancien ministre des Outre-mer, Manuel Valls, en poste au moment du cyclone.
"Les gens vivent encore dans des bâches"
Le sénateur Saïd Omar Oili (Socialiste, Écologiste et Républicain)
Selon la Fondation pour le logement, "60% du bâti de l'île a été endommagé ou détruit et plus des 2/3 des logements collectifs ont subi des dommages". Malgré ce constat inquiétant, la reconstruction peine à se mettre en place et les conditions de vie des Mahorais demeurent précaires. Interrogé par RTL, le sénateur Saïd Omar Oili (Socialiste, Écologiste et Républicain) brosse un portrait alarmant de sa circonscription.
"Les gens vivent encore dans des bâches. Les écoles ne sont pas construites. Beaucoup d'enfants n'ont que deux heures de cours par jour. Le ravitaillement sur Mayotte n'est pas au point parce qu'il y a des travaux au port de Longoni et donc on est obligé de le réduire. Des infrastructures de base ne sont pas encore rétablies à part l'électricité et Internet qui fonctionnent. L'eau, ce n'est pas tout le temps que ça fonctionne", décrit-il.
La ministre des Outre-mer Naïma Moutchou s'est rendue sur place, samedi 13 décembre, pour "faire un point d’étape sur la reconstruction et échanger avec les acteurs institutionnels, économiques et associatifs mobilisés", a indiqué le ministère.
La vie normale est loin d'avoir repris son cours, en particulier pour les enfants. Selon un rapport de l'Unicef, entre 5.379 et 9.575 enfants de 3 à 15 ans sont non scolarisés à Mayotte. Selon Bruno Dezile, secrétaire général de la CGT Educ’action à Mayotte, la situation sur l'île était déjà préoccupante avant l'arrivée du cyclone. "La rentrée 2024 s'était déroulée sous tension, Chido a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", assure-t-il à RTL.
Bruno Dezile souligne l'importance d'un "plan d'urgence", dédié à l'éducation à Mayotte. "Le plus urgent, ce qui nous alerte le plus c'est les conditions d'accueil des enfants dans le second degré, notamment l'hygiène et la sécurité", explique-t-il. L'accès aux sanitaires notamment n'est pas toujours assuré. Des conditions jugées "indignes" par le secrétaire général de la CGT Educ’action à Mayotte.
Dans l'éducation comme à l'hôpital, Mayotte fait face à une pénurie de personnel. "Il y a beaucoup de soignants qui sont partis parce que la vie devient très difficile à Mayotte, ils n'ont pas de logement. Et puis à l'hôpital, les conditions de travail sont telles que, évidemment, les gens qui viennent, ils viennent en mission pour 15 jours, un mois, et puis ils repartent", explique le sénateur Saïd Omar Oili.
Que devient Mayotte, dix mois après le cyclone Chido ?
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Cette situation critique est d'autant plus préoccupante que les infrastructures hospitalières peinent à répondre aux besoins de la population et que les difficiles conditions de vie exposent les habitants à des risques sanitaires.
Malgré l'adoption de plusieurs lois, dont une loi de programmation affichant un budget de 4 milliards d'euros voté le 10 juillet dernier, le sénateur du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain constate que très peu de décrets ont été publiés pour permettre l'application effective de ces mesures.
"Si on regarde le total des décrets pour mettre en place l'application de toutes ces lois qu'on a votées, sur les 51 décrets prévus, il y en a que 19 qui sont sortis. Donc on comprend qu'il y a bien un problème qui se pose", insiste le parlementaire. "Heureusement que nous avons des fonds privés qui entretiennent un petit peu d'espoir", précise-t-il
S'il y avait une volonté réelle de pouvoir reconstruire ce territoire, on l'aurait fait.
Le sénateur Saïd Omar Oili
L'île est confrontée à une hausse des prix dans le secteur du BTP, une tendance qui risque de se poursuivre. À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, certaines importations de matériaux de construction en provenance de pays hors Union européenne, comme le fer, l'acier, le métal, l'aluminium et le ciment, seront soumises à de nouvelles taxes.
"Je pense que lorsqu'on est dans une situation d'urgence, on prend des mesures d'urgence, ce ne sont pas les bateaux qui manquent, auquel cas on peut réquisitionner des bateaux pour pouvoir ramener le matériel à Mayotte. Je pense que s'il y avait une volonté réelle de pouvoir reconstruire ce territoire, on l'aurait fait", estime le sénateur.
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