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Des ouvriers du BTP travaillant sous la chaleur (Illustration)
Crédit : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Dans la Drôme, les professionnels du bâtiment subissent l’instabilité politique actuelle. On a l’exemple de "MaPrimeRénov’" dont les contours très évolutifs bousculent le secteur d'activité. Mais ce n'est là qu'un exemple parmi d'autres.
Malgré ses difficultés, Laurent Pollien fait tout pour garder le sourire. Menuisier depuis plusieurs générations à Charmes-sur-l’Herbasse, il équipe les maisons neuves de fenêtres, portes et escaliers. Son atelier tourne, mais sans visibilité sur le long terme : "Lorsqu’un client nous passe commande, il faut qu’on y réponde assez rapidement. On a besoin d’avoir un carnet de commandes étoffé pour pouvoir faire des investissements", avance-t-il.
Et le problème est là : Laurent avait l’habitude d’avoir ce carnet rempli sur l’année à venir. Désormais, compte tenu de l’angoisse des clients, inquiets de la situation, et des changements de MaPrimeRénov’, l’avenir est plus qu’incertain, assure l’artisan : "On ne sait pas trop quelles règles vont être appliquées l’année prochaine !"
Il cite l’exemple d’un de ses clients, qui avait un budget de 120.000 euros pour des travaux de rénovation énergétique, avec 15.000 euros d’aide. "Le dossier a été déposé deux mois plus tard et là, il ne restait plus que 3 000 euros d’aide. Et le projet a été annulé !", déplore-t-il. "On démarre des études, et rien ne se fait derrière. On ne sait pas combien de temps on va tenir comme ça !"
Avec son expérience, il sait qu’avec sa trésorerie, il peut encore tenir quelque temps. Mais surtout, en ce moment, impossible de parler d’embauche ou d’investissement.
À quelques kilomètres de son atelier, toujours dans la Drôme, Alexandre Thomasset, président de la fédération des travaux publics, mais aussi jeune entrepreneur, tient un discours similaire sur les difficultés de sa filière : "On recense environ 300 emplois perdus depuis le début de l’année en Drôme-Ardèche, c’est énorme", explique-t-il, d’autant que les carnets de commandes sont de deux à trois mois en moyenne, contre six à dix mois auparavant.
Pour lui, cette situation est directement imputable à l’instabilité politique et des décisions toujours en suspens : "On voit bien qu’il n’y a pas de vraie politique claire sur le logement, alors qu’on a un vrai besoin de logements."
Même réflexion sur la rénovation : "Une vraie politique avait été mise en œuvre, mais les politiques sont toujours en train de la gratter, de la changer. Ces atermoiements posent problème car on constate une vraie chute des chantiers de rénovation sur 2025 !"
Et cela se répercute sur le moral de ses collègues, souligne-t-il : "Ce sont des emplois, des personnes qui se lèvent tous les matins pour construire les bâtiments de demain. On est un secteur important, il ne faut pas nous oublier." Le secteur attend désormais un geste de la part du futur gouvernement.
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