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Le chantier de la reconstruction de Mayotte.
Crédit : ALEXIS DUCLOS / AFP
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Après le passage du cyclone Chido à Mayotte il y a dix mois, en décembre 2024, Emmanuel Macron avait promis le retour de l’eau sur l’île et surtout des réparations des infrastructures. Mais toutes les promesses n’ont pas été tenues.
Avant le passage du cyclone, l’accès à l’eau était déjà très compliqué, mais c’est pire aujourd’hui. On peut voir des femmes, leurs enfants dans le dos, marcher plusieurs kilomètres avec des bidons et des seaux pour récupérer ne serait-ce que quelques litres d’eau. Racha Mousdikoudine est la présidente de l’association Mayotte a soif et raconte son quotidien et celui de sa famille au micro de RTL. Elle explique avoir déjà passé trois jours sans se laver, "parce qu’il fallait que mes enfants se lavent et aillent aux toilettes". Pour boire, il faut "quémander de l’eau", en acheter ou "demander de l’eau aux voisins ou à la famille, s’ils en ont".
Elle assure que la "façon dont la France traite Mayotte depuis plusieurs années, c’est du mépris envers la population. C’est un état de négligence grave. C’est inhumain". Et même pour la population qui a enfin accès à l’eau, il faut jongler entre les coupures qui ont lieu trois fois par jour. La situation alimentaire s’est tout de même améliorée, même si on constate encore des pénuries de stock dans les supermarchés de l’île.
Une enveloppe de 4 milliards d’euros sur cinq ans a été attribuée pour la reconstruction de Mayotte, destinée à l’éducation, la santé et les routes. Mais dix mois après le passage de Chido, certains axes restent impraticables avec des trous dans le bitume. L'accès aux soins n’est pas non plus garanti, avec un manque cruel de soignants. Selon un médecin sur place, il manque 50% des effectifs.
La reconstruction d’établissements scolaires se fait également attendre. Une trentaine d’écoles, de collèges et de lycées n’ont pas rouvert leurs portes, alors que l’ancienne ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, avait assuré que "les élèves seront accueillis dans les mêmes conditions qu’avant le cyclone".
Les Mahorais se débrouillent donc par eux-mêmes. Les tôles arrachées par les rafales de vent ont été ramassées puis refixées par les familles qui vivent dans les bidonvilles. Les poteaux électriques emportés par le cyclone ont été remplacés par des groupes électrogènes. Les maisons en dur ont, elles aussi, été touchées. Fahidine habite à Majikavo Koropa, au nord de Mamoudzou. Il a dû accueillir son père et sa mère qui ont tout perdu. Il confie à RTL que depuis le passage du cyclone, "rien n’a été fait". Il a donc "changé de stratégie" et reconstruit lui-même sa maison : "On ne met pas de charpente, on ne met plus de tôles. On bétonne, on va faire un toit plat en béton parce que ce sont ceux-là qui ont résisté au cyclone". Les habitants reconstruisent avant même la prise en charge par les assureurs. Une restauratrice a expliqué à notre micro avoir déboursé 60.000 euros pour rouvrir son établissement.
La nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, reconnaît que Mayotte est en difficulté et que beaucoup reste encore à faire.
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