L'Assemblée nationale était en plein examen du projet de loi sur la fin de vie quand la dissolution était prononcée par Emmanuel Macron, mettant ainsi un coup d'arrêt à tous les travaux parlementaires. Alors que le premier tour des élections législatives a lieu ce dimanche 30 juin, que disent les différents programmes sur la bioéthique ?
À noter d'abord que la plupart des partis n'évoquent pas la fin de vie dans leur programme. C'est le cas du Rassemblement national et des Républicains. Avant la dissolution, les députés de ces deux camps étaient d'ailleurs défavorables à faire évoluer la loi. Selon eux, il vaut plutôt mieux mettre plus de moyens dans les services de soins palliatifs afin de permettre une fin de vie plus digne et mieux prendre en charge la douleur.
Du côté du Nouveau Front Populaire, la fin de vie n'est pas non plus mentionnée dans le programme. Pourtant, lors des débats avant la dissolution, les députés de gauche étaient majoritairement pour l'ouverture de l'aide à mourir. Cette thématique a peut-être été jugée trop clivante pour l'opinion publique, elle n'apparaît pas dans leur texte.
Le seul camp promettant une loi sur la fin de vie est donc la majorité présidentielle. Gabriel Attal a d'ailleurs été interrogé sur cette question sur France Inter : "On veut continuer à agir pour la progression des droits des Français. On avait engagé une discussion parlementaire sur la fin de vie, un progrès, je crois, profondément attendu par beaucoup de Français. Évidemment qu'on le reprendra si on a une majorité pour le faire aboutir".
Le Premier ministre a d'ailleurs promis que ce projet de loi reviendra sur les bancs de l'Assemblée dans les cent premiers jours après le second tour. Pour rappel, il prévoyait l'ouverture du suicide assisté pour des patients atteints d'une maladie grave et incurable avec un pronostic engagé à court ou moyen terme.
Autres sujets de bioéthique : la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA). Pour ce qui est de cette dernière, elle n'apparaît dans aucun programme. Dans le programme de Marine Le Pen en 2022, il en était néanmoins question : l'extrême droite promettait de ne plus reconnaître la filiation des enfants nés à l'étranger par GPA.
Selon le Rassemblement national, reconnaître ces filiations revient à encourager la marchandisation du corps des femmes. Aujourd'hui, la GPA est interdite en France, mais les couples qui y ont recours à l'étranger, souvent des hommes homosexuels, peuvent adopter l'enfant, même si la procédure est longue, coûteuse et complexe.
En ce qui concerne la PMA, Emmanuel Macron l'a ouverte depuis 2021 aux couples de femmes et aux femmes célibataires. À l'époque, le RN était contre mais n'a pas promis de revenir dessus. De son côté, la gauche souhaite aller plus loin. Le Nouveau Front populaire veut en effet rendre la PMA accessible aux femmes transgenres. Dans son programme, l'union de la gauche promet aussi de "rembourser la PMA". Une proposition un peu étonnante puisqu'aujourd'hui les actes médicaux liés à une PMA sont déjà prise en charge à 100 % jusqu'à six inséminations.
Un autre sujet a beaucoup fait parler lors de cette campagne. Le 18 juin dernier, sur l'île de Sein, Emmanuel Macron déclarait qu'il y avait des choses "complètement ubuesques" à l'extrême gauche : "Par exemple, aller changer de sexe en mairie".
En réalité, ce n'est pas ce que dit la gauche. Le Nouveau Front Populaire propose de faciliter le changement de genre à l'état civil, c'est-à-dire permettre aux personnes trans de faire modifier la mention de sexe masculin ou féminin sur leur carte d'identité ou leur passeport en mairie plutôt qu'en tribunal comme c'est encore le cas aujourd'hui.
Cette petite phrase du chef de l'État et son ton badin a beaucoup fait réagir du côté des associations qui l'ont accusé de transphobie. Une accusation rejetée par le parti présidentiel qui promet d'ailleurs de continuer à lutter contre les discriminations et les actes de violence commises envers les personnes LGBT. Même chose pour l'alliance de gauche qui promet, elle, dans son programme, de "mettre en œuvre un plan d'éradication des violences" à leur encontre.
Du côté du RN, Jordan Bardella a lié, jeudi 27 juin sur France 2, les actes homophobes à l'islam radical : d'après lui, "il y a aujourd'hui beaucoup de quartiers en France où il ne fait bon de n'être ni juif, ni homosexuel, ni une femme parce que, précisément, on a fait venir sur le sol français des gens qui rejettent toute forme de différence. Il y a d'innombrables quartiers de France, notamment chez moi en Seine-Saint-Denis, où deux homosexuels ne peuvent plus se prendre par la main (...)". Hormis leur promesse de lutter contre l'islam radical, les candidats d'extrême droite ne proposent pas de mesure particulière concernant la communauté LGBT.
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