PMA : comment faire un don de gamètes

L'Agence de biomédecine a lancé une campagne intitulée "Faites des parents" qui vise à inciter les personnes qui le peuvent à donner des gamètes. En 2022, sur 18 millions de potentiels donateurs et potentielles donatrices, seules 1.000 femmes ont donné un ovule, et 800 hommes ont fait don de sperme. 

Si le nombre de dons progresse, il n'est pas assez haut pour compenser la forte hausse de la demande, multipliée par huit en environ deux ans, du fait du nombre croissant de personnes éligibles. Depuis août 2021, la Procréation Médicalement Assistée (PMA) a été étendue aux femmes seules et aux couples de femmes. 

Avec le déséquilibre entre le nombre élevé de demandes et le faible nombre de dons, le délai moyen de prise en charge s'allonge, à savoir 14 mois et demi d'attente en moyenne pour obtenir un don de gamètes. En conséquence, certaines Françaises comme Nolwenn, mère célibataire, pourtant éligible à la PMA en France, se rendent à l'étranger pour l'obtenir.

Le délai de plus d'un an d'attente pousse des femmes à réaliser leur PMA à l'étranger

Elle témoigne de son expérience : "Quand j'ai appris les délais qu'il y avait en France, j'ai trouvé ça énorme. Pour un premier essai sur Brest, il fallait entre un an et un an et demi. Moi, je m'étais dit oui, si ça ne marche pas du premier coup, ça va être très long et je vais avoir mon premier enfant à 40 ans, ce dont je n'avais pas spécialement envie. J'ai préféré partir directement sur l'Espagne. En trois mois, c'était bon. Ça reste un coût, mais il y a quand même le voyage, l'hôtel à la clinique également en Espagne. Donc ça va coûter 3.500 - 4.000 €. En France, il y a surtout le notaire qui est à notre charge, mais c'est dans les 120-130 €. Donc le budget n'est pas le même."

Comme le montre ce témoignage, cette situation crée des inégalités entre les futures mères ayant les moyens de faire leur PMA à l'étranger et celles plus précaires. 

Qui a le droit de donner ?

Les hommes âgés de 18 à 44 ans et les femmes de 18 à 37 ans peuvent donner, malgré quelques contre-indications. Il n'est pas possible de donner en cas de diabète ou si la personne est atteinte de certaines maladies génétiques. De toute façon, il y a un entretien avec un médecin organisé systématiquement avant le don. Ce dernier confirme si le donateur est éligible ou non. 

Il y a plusieurs étapes à suivre

Concrètement, après ce rendez-vous, il y a encore plusieurs étapes : il faut contacter un centre de dons listé sur le site de l'Agence de la biomédecine, puis voir un psychologue en plus du médecin. Ensuite, pour les hommes, le don se fait par la masturbation au sein du centre, après avoir respecté une période d'abstinence sexuelle de quelques jours avant le don. 

Pour les femmes, c'est plus contraignant, puisqu'une prise de sang est nécessaire, ainsi que la stimulation de l'ovulation pendant une dizaine de jours grâce à des petites piqûres d'hormones. Par la suite, le prélèvement se fait à l'hôpital via une anesthésie locale. 

Le futur enfant connaîtra-t-il le donnateur ou la donatrice ?

La dernière loi de bioéthique a permis l'accès aux origines. Tous les enfants nés via une PMA peuvent demander des informations sur leur donneur quand ils le souhaitent, à partir de leurs 18 ans. Ainsi, tout donneur est obligé d'accepter cet accès aux origines. L'enfant peut connaître l'âge au moment du don, la raison pour laquelle il ou elle a fait le don, son état de santé, ses origines ethniques. 

Néanmoins, un enfant né d'une PMA n'a pas accès au nom du donneur et ne peut pas le contacter. Mais la principale conséquence de ce nouveau système est la destruction des trois quarts des stocks, anciens, de dons, prévue pour mars 2025. D'où l'enjeu essentiel du recueil de dons d'ici là. 

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