En plein débat sur la loi sur la fin de vie, les députés ont dit oui jeudi au suicide assisté, c'est-à-dire à l'ouverture d'une aide à mourir pour les patients dont les souffrances ne peuvent être soulagées. C'est une première en France, c'est historique dans le sens où c'est la première fois dans l'histoire du débat sur la fin de vie que l'on acte le suicide assisté. Sachant que l'article qui a été voté autorise l'aide à mourir avec un soignant ou le malade lui-même s'il est en état de le faire. En revanche, un proche n'aura pas le droit d'administrer de substances létales.
C'est là où le débat est absolument important parce que mettre la mort d'un parent entre les mains d'un enfant ou inversement, c'est une question à laquelle on n'est jamais préparé. On peut promettre à son père, à sa mère, à son frère ou à sa femme qu'on l'aidera à ne plus souffrir, on ne sait pas dans quel état on se retrouvera après ce geste fatal. On ne sait pas si cette libération pour l'un ne sera pas une culpabilité à vie pour l'autre. Et puis, on a peut-être dit oui parce que notre parent était insistant et qu'on ne voulait pas le décevoir.
À l'inverse, si je dis non ou si je fais comprendre à mon père ou à mon mari qu'il ne faut pas me demander une aide à mourir, est-ce que je vivrais bien avec ce refus ? Imaginez une famille dans laquelle un parent en fin de vie, agonisant, aura désigné un enfant parmi la fratrie pour accomplir ce geste vers la mort, quelle responsabilité par rapport à ses frères et ses sœurs !
Ce sont toutes ces questions qui ont été évoquées dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, même si pour certains députés c'est aussi un acte d'amour de libérer la souffrance de quelqu'un que l'on aime, et même si pour d'autres députés encore, ôter la vie n'est pas entendable et seuls les soins palliatifs peuvent faire que le malade a moins envie de mourir.
On a l'impression que les débats se déroulent assez sereinement, c'est assez inhabituel à l'Assemblée. C'est le sujet qui veut ça, bien sûr, même s'il y a des désaccords et même au sein d'une même famille politique. Chaque camp est à l'écoute de l'autre, il y a un travail très sérieux qui est fait, avec des députés qui ont des expériences personnelles, comme Sandrine Rousseau, dont la maman s'est suicidée après avoir souffert pendant 18 ans d'un cancer.
Comme la députée Renaissance Astrid Panosyan-Bouvet, dont l'époux était atteint de la maladie de Charcot. Comme ces députés qui sont aussi médecins, par exemple le LR Philippe Juvin, qui a rappelé que le serment d'Hippocrate dit qu'il ne faut pas donner la mort, ou tandis que le macroniste Michel Lauzzana, autre médecin, a affirmé que ce qui le culpabilisait, c'était de ne pas accompagner son patient jusqu'au bout. C'est pour ça qu'il y a ce débat, qui n'avance pas vite certes, et tant mieux d'ailleurs, parce que la mort, la fin de vie, est un sujet trop important pour le bâcler ou le maltraiter.
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