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L'enseignement de la langue arabe à l'école est-il une bonne chose ?

DÉBAT - Emmanuel Macron a plaidé pour une telle mesure. Hakim El Karoui, ancien conseiller à Matignon, y est favorable et en parle avec les auditeurs.

Une classe de formation à l'arabe, à Carquefou, en juillet 2018 (Illustration).
Une classe de formation à l'arabe, à Carquefou, en juillet 2018 (Illustration).
Crédit : FRANK PERRY / AFP
L'enseignement de la langue arabe à l'école est-il une bonne chose ?
01:03:07
L'enseignement de la langue arabe à l'école est-il une bonne chose ?
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Pascal Praud - édité par Coline Daclin
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Pour lutter contre le séparatisme islamiste, faut-il enseigner l'arabe à l'école ? Dans son discours du vendredi 2 octobre, Emmanuel Macron a plaidé en faveur de davantage d'enseignement de la langue. "Notre jeunesse est aussi riche de cette culture plurielle", a-t-il déclaré.

L'objectif : "réduire le pouvoir des religieux" dans cet enseignement, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans le JDD.  Pour le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, qui s'est exprimé dimanche 4 octobre sur BFMTV, l'arabe doit être enseigné par des “intervenants qui sont bons sur le plan linguistique, et totalement garantis sur les valeurs de la République”. L'arabe serait proposé aux élèves, au même titre que d'autres langues étrangères.

Mais la mesure ne fait pas que des adeptes, en particulier au Rassemblement national et chez Les Républicains. Leur crainte notamment : que l'enseignement de l'arabe ait un impact sur l'apprentissage de la langue française. En septembre 2018, Marine Le Pen s'y opposait déjà au micro de RTL.

Claire, une enseignante auditrice de RTL, témoigne de son expérience dans un établissement de Zone d'Éducation Prioritaire qui proposait des cours d'arabe. Pour elle, c'est "une fausse bonne idée" car les cours enseignent l'arabe littéraire, or, dans son établissement, "l'immense majorité des parents ne souhaitaient pas qu'ils apprennent cet arabe-là", assure-t-elle.

Hakim El Karoui, ancien conseiller à Matignon et auteur du rapport "La Fabrique de l'islamisme" publié par l'Institut Montaigne, explique la différence entre l'arabe littéraire "moderne" qui est enseigné, et l'arabe du Coran, plus savant et complexe. Il cite une enquête de 2016 réalisée avec l'Institut Montaigne. "82% des familles musulmanes disaient qu'elles voulaient que leurs enfants apprennent l'arabe", dit-il, en précisant que 50% voulaient qu'ils l'apprennent à l'école, et 27% à la mosquée.

Éviter le "regroupement communautaire"

Pour Hakim El Karoui, qui est "extrêmement pour" l'enseignement de l'arabe à l'école, le principal problème de la mosquée est qu'"on y apprend très mal l'arabe". "Les mosquées ne sont pas des fabriques de jihadistes", assure-t-il. Il précise toutefois que le fait de concentrer l'enseignement de la langue dans les mosquées et certaines associations "favorise le regroupement communautaire". 

Pour Sam, un auditeur de Toulouse, il faut avant tout penser à la formation théologique des imams, en partenariat avec les universités. "Une bonne idée", selon l'ancien conseiller à Matignon, mais difficile à mettre en place, notamment en Alsace-Moselle en raison du Concordat.

Nicolas se dit pour sa part en faveur de l'