"Le cap est clair, les mesures aussi". Emmanuel Macron a présenté le très attendu projet de loi contre les séparatismes. En privé, le président de la République est au fait de l'enjeu que représente ses annonces, comme le rapport Le Canard Enchaîné. "Les Français regarderont la discussion parlementaire avec beaucoup d'attention. On a beaucoup glosé sur ce sujet des séparatismes. Mais que n'aurait-on dit si rien n'avait été clair vendredi ?", aurait indiqué le chef de l'État.
Alors que le terme de "séparatisme", entré dans les éléments de langage du ministère de l'Intérieur et du gouvernement, a été utilisé par Emmanuel Macron lors de son discours, Gérald Darmanin a entrouvert la possibilité de voir la future loi rebaptisée.
La lutte contre "les séparatismes" pourrait devenir la "loi renforçant la laïcité et les principes républicains", a expliqué le patron de la place Beauvau sur Radio Classique.
Le Président ne veut pas se faire enfermer dans un débat sémantique
Un ministre
Une décision qui interroge après avoir insisté sur la notion de "séparatismes", marquant le pluriel. Au ministère pourtant, on assure que le titre de loi définitif n'est "pas acté" et fait encore l'objet "de multiples réunions de travail entre le ministère de l'Intérieur et l'Élysée", nous dit-on.
Peu friand des débats sémantiques, Emmanuel Macron cherche à ne pas "se faire enfermer" dans une bataille de mot, confie un ministre à RTL. "Si on utilise le mot séparatisme, on nous accusera de stigmatiser. Si on ne l'utilise pas, on nous accusera de naïveté", ajoute le membre du gouvernement.
Pourquoi envisager un changement du nom de la loi ? Critiqué depuis le début de son quinquennat pour sa frilosité sur les questions de laïcité, cela permettrait à Emmanuel Macron d'en refaire l'une de ses priorités pour la fin de son quinquennat.
Mais pour l'instant, le débat sur le nom de la loi est alimenté par les adversaires politiques du président de la République. Marine Le Pen juge impropre le terme de "séparatisme". "La volonté des fondamentalistes islamistes, ça n'est pas le séparatisme (...) leur volonté c'est d'imposer leur règles religieuses à tous, indique la présidente du Rassemblement national. Moi, je suis ravie qu'on combatte pour la laïcité, mais il faut être capable de dire contre quoi nous luttons".
Le patron des députés Les Républicains Damien Abad a lui déploré "le premier renoncement", "en disant qu'on ne veut plus que ce soit le séparatisme mais la laïcité". Chez la France insoumise, Alexis Corbière a aussi accusé le gouvernement de "contourner les problèmes sociaux et sanitaires qui déchirent notre pays en saturant l'opinion d'une question obsessionnelle, l'islam, l'islam, l'islam" et demandé de plutôt s'attaquer au "séparatisme des riches".
Gérald Darmanin a répondu aux critiques en assurant que quel qu'il soit, l'intitulé de la future loi ne changera rien à son contenu : lutter contre les dérives séparatistes de "tous les cultes, tous les mouvements sectaires".
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