Une grève, et des revendications multiples dans l'Éducation nationale ce jeudi. L'Enseignement public riposte après les propos de la ministre Amélie Oudéa-Castéra sur les "paquets d'heures pas remplacées", que la ministre avait évoquées pour justifier le choix du privé pour ses enfants. Les syndicats ont donc décidé de dévoiler des chiffres que l'Éducation aurait préféré garder secrets, et qui révèlent une réalité ahurissante. Des données qui concernent le primaire.
Agathe Konieczka, co-secrétaire du Snuipp-FSU dans le Bas-Rhin, est remplaçante. Lundi dernier, elle était appelée dans une école de la banlieue strasbourgeoise : "Quand je suis arrivée, le directeur m'a informée qu'il y avait six absences dans l'école sur les treize classes", explique-t-elle, ajoutant que "le directeur a dû contacter les parents" pour savoir s'ils "pourraient garder les enfants à la maison", faute de remplaçants.
Les syndicats enseignants ont donc décidé de mener une action coup de poing dans le département, en recensant pendant une semaine tous leurs collègues absents, et non remplacés par le rectorat. Le résultat est édifiant : 488 professeurs d'écoles non remplacés, et cela uniquement dans le primaire. Ce qui équivaut à 120 classes touchées par jour en moyenne.
"C'est toujours scandaleux, puisqu'on arrive sur les quatre jours de la semaine à 120 enseignants non remplacés. Les collègues signalent, ça montre aussi leur ras-le-bol de cette situation", commente Pierre Friedelmeyer, le professeur des écoles qui a recueilli les signalements de ses collègues. "On est effarés, et ce qu'on demande vraiment, c'est la création de postes pour ne plus avoir ce problème-là", ajoute-t-il.
Les syndicats sont d'autant plus remontés que 40% des absences sont prévisibles. Le rectorat est informé largement à l'avance, mais il n'y a pas assez de remplaçants. Dans le Bas-Rhin, les enseignants syndiqués en réclament donc 190 de plus.
Qui dit absence de professeurs, dit aussi classes surchargées. C'est l'une des causes majeures du mal-être au travail qui apparaît aussi très clairement dans les statistiques. De plus en plus de professeurs abandonnent le métier, soit de manière définitive, soit de manière ponctuelle en passant à temps partiel pour des raisons médicales. Ce phénomène a explosé depuis deux ans, et inquiète Jonathan de la FSU : "On a +48% de démissions de professeurs des écoles", déplore-t-il, évoquant "+140% de prescriptions de mi-temps thérapeutique par les médecins". Le signe d'"une souffrance au travail", pointe-t-il.
Une souffrance qui s'exprime aujourd'hui dans la rue, où les professeurs réclament aussi une meilleure reconnaissance de leur métier.
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