Coronavirus : pourquoi la fronde anti-masque ne prend pas en France
FACT CHECKING - Contrairement à l'Allemagne ou aux Pays-Bas, en France, les anti-masques ne sont pas soutenus par des formations politiques.

Qui se cache derrière le slogan "stop à la dictature sanitaire" qui fleurit sur les réseaux sociaux ? C’est le printemps et sur Twitter et Facebook, la récolte de messages est toujours importante mais pas forcément bien odorante.
Ainsi depuis quelques jours on retrouve le mot dièse "Stop à la dictature sanitaire" sous lequel se regroupent les plus radicaux des anti-mesures sanitaires. Jeudi 25 mars, au moment des annonces de nouvelles mesures de freinage pour trois départements supplémentaires, "Stop à la dictature sanitaire" est même devenu le sujet principal de discussion sur les réseaux sociaux.
Ce mot dièse ou hashtag est désormais devenu le terme sous lequel se rassemblent toute une galaxie d'anti-masques, d’anti-confinement qui considèrent que les décisions types "état d’urgence sanitaire" sont de l’ordre de la dictature, que depuis un an nous avons changé de régime, à partir du moment où l’on se prive de libertés pour combattre le virus, nous sommes dans un pouvoir totalitaire. Et pourtant les dictatures où l’on se plaint d’être en dictature sont assez rares.
Des manifestations anti-masques qui ne prennent pas
Contrairement aux Pays Bas, à l’Autriche ou l’Allemagne où le 20 mars ils étaient quelques milliers à manifester leur opposition aux mesures sanitaires, en France, ce n’est pas le cas. Des rassemblements avec une centaine de personnes, un carnaval clandestin à Marseille mais qui n’était pas officiellement un acte de protestation anti-mesures de freinage, ce n’est pas le grand soir.
Deux choses pour l’expliquer, aucun leader ou formation politique avec du poids n'appelle à manifester contrairement à des formations d’extrême droite en Allemagne ou en Autriche qui pèsent dans le paysage politique local. Selon le chercheur Antoine Bristielle de la fondation Jean Jaurès, contre les mesures sanitaires nous serions davantage dans une révolte individuelle que collective donc moins fédératrice.
Pourtant, le gouvernement garde un œil sur ces contestataires. Même si aujourd’hui, il s’agit de personnes assez radicales persuadées d’être dans une forme de résistance parce qu’il sont en colère sur Twitter, ce n’est pas parce qu’ils ne manifestent pas, qu’ils ne comptent pas. Pour l’instant la colère numérique ne s’est pas transformée en crise sociale mais on sait que la fatigue et la lassitude sont des herbes sèches qui peuvent s’enflammer. À suivre de près.
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