La situation est très tendue en Italie, alors que 60 millions d’Italiens sont priés de rester chez eux à compter de ce mardi 10 mars. Un décret pris par le gouvernement de Rome, sans précédent dans le monde, afin de lutter contre le coronavirus.
Des mutineries ont éclaté dans une trentaine de prisons. Des détenus privés de visite de leurs proches et de permissions de sorties en raison de l’épidémie se sont révoltés dimanche 8 mars. Sept d’entre eux sont morts dans les émeutes, ou d’overdose après le pillage de pharmacies. Des dizaines d'autres se sont évadés.
À ce stade, aucun établissement pénitentiaire français n'a pris une telle mesure. Même dans l'Oise, le Haut-Rhin ou le Morbihan, foyers de l'épidémie du coronavirus. Pour une raison simple : pas un seul cas n'a été détecté dans les 187 prisons du pays, ni chez les détenus, ni chez les surveillants.
En revanche, l'administration pénitentiaire s'est mise en ordre de bataille, avec une note détaillée envoyée la semaine dernière aux directeurs, que RTL a pu consulter. Chaque prison doit d'ores et déjà prévoir plusieurs cellules individuelles dédiées à l'accueil de détenus malades, le cas échéant. Pour eux, et seulement pour eux, les parloirs seront effectivement suspendus pendant 14 jours.
Côté visiteurs, des affichettes les invitent à renoncer s'ils viennent de régions à risque, dont la liste est régulièrement mise à jour. Autre mesure ordonnée : un nettoyage renforcé des parties communes, et une mise à disposition de savon pour tous les détenus. Enfin, une information doit être affichée dans toutes les parties communes, salles de sport, parloir, restaurant etc...
L'idée centrale est d'éviter la psychose qui a gagné les prisons italiennes en expliquant chaque stade de l'épidémie, et cela même si on devait arriver à la mise en quarantaine de certains établissements.
De leurs côtés, les syndicats soulignent le taux de sur-occupation de certaines maisons d’arrêt où l'on installe des matelas supplémentaires en cellule, une promiscuité forcément problématique.
Autre inquiétude : le manque de masque de protection. La note les impose pour les gardiens amenés à escorter des détenus contaminés, mais dans beaucoup de prisons, ils ne sont tout simplement pas encore arrivés.